Alors que la saison des pluies bat son plein au Cameroun avec une forte pluviométrie enregistrée, la rédaction de Cities Hebdo a décidé de mettre un accent sur les différents dangers auxquels les populations font souvent face. Et pour aller en profondeur dans la compréhension de ce phénomène, nous sommes allés à la rencontre de Didier YIMKOUA, le Prescripteur du Mouvement Écologie en Marche.

Didier Yimkoua bonjour et merci de répondre à nos questions.

Bonjour

On observe une forte pluviométrie ces temps-ci au Cameroun. C’est quoi la cause ?

Nous sommes en saison de pluie et cela va de soi qu’il pleuve abondamment dans la ville de Douala. L’abondance est liée aux changements climatiques qui s’illustrent par les phénomènes météorologiques extrêmes tels que les fortes précipitations.

Bien plus, on voit que le Sahel est menacé avec les inondations notamment à Doukoula ou le zone de Waza-Mora. Qu’est ce qui peut expliquer cela ?

Comme dit dans la première réponse, le Cameroun qui appartient à la planète terre n’est pas exclu des menaces inhérentes aux changements climatiques.

Mis à part les inondations, quel autre danger peut menacer la vie des populations de ces zones ?

Ce qui se passe au Sahel est assez sérieux lorsqu’on sait que de nature c’est une région désertique qui reçoit par an moins d’un ml/d’eau. Cependant les gros nuages observés au-dessus de cette zone où proviennent les pluies seraient liées aux phénomènes de réchauffement de l’océan atlantique. La quantité de l’eau qui tombe, stagne parce que mal drainée entraîne les inondations observées à Doukoula, Waza-Mora où la gravité est liée à l’occupation anarchique des sols et de la qualité des constructions qui ne sont pas adaptées à résister aux aléas climatiques.

Dès lors que faut-il faire pour éviter ou prévenir les dangers en saison de pluie ?

Les risques néfastes engendrés par les inondations sont nombreux :

a) sanitaires: la prolifération des maladies hydriques causées par la décompositions des éléments organiques susceptibles de contaminées les rares sources d’eau potable; b) économiques: l’abondance des eaux peuvent détruire la production agricole, entrainée la mort des bêtes et réduire la circulation des biens et des hommes; les inondations accentuent les mouvements de terrains (effondrement des maisons) envahissent les écoles et centres hospitaliers provocant des morts des personnes vulnérables (enfants, vieillards, personnes à mobilité réduite).

Par ailleurs, nous avons la chance d’avoir au Cameroun un Observatoire National des Changements Climatiques qui publient les informations sur les alertes climatiques, les éventuels dégâts, les risques néfastes et les menaces. Ensuite, il propose les solutions par zone Agro écologiques (on en compte 5) basées sur les mesures d’adaptation et de réduction des gaz à effet de serre source du réchauffement climatique. Ces informations sont destinées aux décideurs, CTD…d’en faire bon usage. Malheureusement vu tout ce qui se passe sur le terrain on peut avouer sans ambages que les notes de l’ONCC n’intéressent personne. Combien compte-t-on les effondrements de maisons, l’affaissement des routes… ? Quel est le rôle de la MAETUR dont la mission première est d’aménager les équipements, terrains urbains et ruraux avant l’occupation? Si elle est essoufflée, on l’a dissous et on reverse ses compétences aux CTD.

Entretien réalisé par Florent Nwaha