En Inde, la fièvre électorale pour les législatives du 19 avril a été à son comble. Le Premier ministre Narendra Modi brigue un troisième mandat et son parti, le Bharatiya Janata (BJP), mise sur les influenceurs et les célébrités pour renforcer son avance, en raison de leur grande audience et de leur influence sur les Indiens, notamment sur YouTube.

Révélant sa modernité, le Premier ministre s’est récemment entretenu avec des gamers pour discuter de l’avenir des jeux vidéo en Inde et de leur vocabulaire spécifique. De son côté, le ministre des Transports a partagé un brunch asiatique sur la chaîne de cuisine Curly Tales, suivie par 3 millions d’abonnés. D’autres ministres se sont exprimés sur la chaîne de développement personnel BeerBiceps, qui compte 7 millions d’abonnés. Un porte-parole du BJP a souligné que les influenceurs font désormais partie intégrante de leur stratégie de communication.

Malgré cette approche, tous les influenceurs ne soutiennent pas le Premier ministre. Druv Rathee, connu pour ses vidéos sur l’histoire de l’Inde, est devenu une figure de proue de l’opposition. Dans ses récentes vidéos, visionnées par plus de 20 millions de personnes, il critique sévèrement le gouvernement en affirmant que l’Inde “s’engage sur la voie de la dictature”. Il est important de noter que le gouvernement n’est en aucun cas associé au financement de ces vidéos, ce qui soulève des questions sur la neutralité et l’indépendance des influenceurs dans le paysage politique indien.

Cette utilisation croissante des influenceurs dans la campagne électorale indienne reflète l’évolution des pratiques de communication politique dans une ère numérique, où l’influence des médias sociaux et des personnalités en ligne est de plus en plus prépondérante dans la formation des opinions et des choix électoraux.

Ingrid Mbalmog