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Sécurité alimentaire : L’exonération des taxes sur les céréales bouleverse les marchés et le quotidien des villes tchadiennes

Le 5 février 2025, en réponse à la crise alimentaire grandissante suite à l’effondrement de la production céréalière sur son territoire, le gouvernement tchadien a signé un arrêté instaurant l’exonération des droits et taxes sur l’importation de plusieurs céréales essentielles jusqu’au 31 décembre 2025. Cette mesure vise à stabiliser les prix, garantir l’approvisionnement des marchés urbains et préserver le pouvoir d’achat des consommateurs.

Qu’il s’agisse de N’Djaména, Moundou, Abéché et Sarh pour ne citer que ces villes, les céréales sont au cœur de l’alimentation et de l’économie locale. Pourtant, la campagne agricole 2023/2024 a enregistré une baisse de 5,5 % par rapport à l’année précédente et de 7,2 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Les inondations de 2024, ayant submergées 432 000 hectares de terres cultivées et décimées 72 000 têtes de bétail, ont accentué l’insécurité alimentaire dans les centres urbains.

L’exonération concerne un large éventail de produits, dont le blé, le maïs, le sorgho, le millet, le riz ainsi que les farines et semoules dérivées. L’objectif est double : compenser le déficit de production locale et rendre ces denrées plus accessibles aux populations urbaines, particulièrement affectées par l’inflation galopante.

Cette décision intervient dans un contexte alarmant. Selon l’Office de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), plus de 2,4 millions de Tchadiens – soit 14 % de la population – étaient en situation d’insécurité alimentaire aiguë en décembre 2024, un chiffre en forte hausse par rapport à l’année précédente. Cette détérioration s’explique par plusieurs facteurs combinés : la baisse de la production céréalière, la flambée des prix alimentaires et les intempéries dévastatrices qui ont frappé le pays.

Par ailleurs, l’afflux massif de réfugiés soudanais, fuyant le conflit dans leur pays, dépasse désormais le million de personnes, exerçant une pression considérable sur les ressources locales en denrées alimentaires, en eau potable et en services de santé. Déjà fragilisées, les infrastructures des grandes villes tchadiennes peinent à répondre aux besoins croissants des populations locales et déplacées.

Selon la FAO, les importations céréalières avaient déjà progressé de 8 % en 2024, atteignant 236 000 tonnes. Dans un contexte de production locale insuffisante et de demande croissante, l’exonération fiscale apparaît comme un levier essentiel pour maintenir la stabilité des marchés urbains, garantir la sécurité alimentaire et soutenir les populations vulnérables.

En prenant cette mesure, le gouvernement espère non seulement atténuer la crise, mais aussi dynamiser les activités économiques liées au commerce des céréales et renforcer la résilience des villes tchadiennes face aux défis climatiques et migratoires.

Ingrid Mbalmog

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