Gouvernance de la santé publique : La phase 1 de la CSU passée au scanner à Yaoundé avant le tournant stratégique de 2026
Réunis le 11 décembre 2025 à Yaoundé, les membres du Comité Stratégique de Suivi de la Couverture Santé Universelle ont procédé à une évaluation approfondie de la phase 1. Cette rencontre a permis de mesurer les acquis, de pointer les insuffisances et de poser les jalons d’une transition structurée vers la phase 2, prévue pour 2026.
L’avenir de la Couverture Santé Universelle (CSU) s’est dessiné à l’occasion de la 17ᵉ réunion de son Comité Stratégique de Suivi. Coprésidée par Amour Eyenga Élisée, Conseiller technique n°1 représentant le Ministre de la Santé Publique, et le Dr Ousmane Diaby, Chef de la Division des Études et des Projets, cette session vise à apprécier les résultats de la phase 1, tout en préparant méthodiquement la transition vers une nouvelle étape du programme.

La première séquence des travaux se consacre à la revue des recommandations issues de la 16ᵉ session. Elle se tient sous la présentation de Dr Mintop Annicet, Coordonnateur de la Cellule Technique Nationale. Les échanges mettent en évidence des avancées notables, notamment l’intensification des concertations avec les partenaires, l’accélération de la digitalisation du Chèque Santé et la préparation d’outils techniques visant à renforcer l’architecture numérique du dispositif. En parallèle, certains programmes en difficulté ont été clairement identifiés, ouvrant la voie à des mesures correctives ciblées et mieux adaptées aux réalités opérationnelles.
Toutefois, au-delà de ces progrès, les discussions révèlent la nécessité d’un pilotage plus rigoureux et mieux structuré. Le Dr Ousmane Diaby plaide ainsi pour un recentrage du mécanisme de suivi, invitant le Chef de la Cellule compétente à assurer une coordination plus directe et proactive des recommandations adressées au niveau ministériel. Cette orientation, largement partagée par les membres du Comité, vise à renforcer la cohérence des actions, à limiter les lenteurs administratives et à garantir une mise en œuvre plus fluide et plus efficace sur le terrain.

L’autre point majeur porte sur la préparation méthodique de la transition vers la phase 2. Le Comité exige l’élaboration d’un plan opérationnel actualisé, précisant clairement les priorités, les responsabilités, les échéances et les ressources mobilisables, ainsi qu’un plan spécifique de bascule. Cette exigence traduit la volonté d’éviter toute rupture dans la mise en œuvre de la CSU, en capitalisant sur les acquis de la phase 1 et en intégrant les enseignements tirés de son déploiement progressif.
Les performances opérationnelles en cours ont également été examinées, notamment l’extension de la contractualisation avec les formations sanitaires, la poursuite de la digitalisation et l’intégration progressive des hépatites virales dans le panier de soins. En clôturant les travaux, Amour Eyenga Élisée rappelle que la CSU demeure un chantier prioritaire. À l’horizon 2026, sa réussite va reposer sur l’anticipation, la coordination renforcée et une rigueur constante, au service d’un système de santé plus équitable et durable.
Ingrid Mbalmog







