Crise climatique : après Ditwah, Colombo face au défi de la résilience urbaine
Alors que le cyclone Ditwah, qui a frappé le Sri Lanka le 28 novembre 2025, s’éloigne vers les côtes indiennes, Colombo demeure plongée dans l’une des pires crises humanitaires de son histoire récente. Plus d’un million d’habitants sont touchés, des milliers de familles ont perdu leur foyer, et la capitale sri-lankaise tente désormais de survivre entre inondations persistantes, pénuries et incertitudes.
Le Sri Lanka fait face à un choc sans précédent. En quelques jours, le cyclone tropical Ditwah a transformé des quartiers entiers de Colombo en zones sinistrées, révélant à la fois la vulnérabilité des infrastructures urbaines et la détermination d’une population habituée à surmonter les crises. Alors que l’œil du cyclone s’est déplacé vers l’Inde, laissant derrière lui une traînée de pluies torrentielles, les autorités s’efforcent de répondre à l’urgence humanitaire, tandis que les habitants, eux, tentent simplement de se frayer un chemin au milieu des eaux qui ne cessent de monter.

D’heure en heure, le bilan s’alourdit. En l’espace de deux jours, les chiffres ont basculé d’une catastrophe annoncée à une tragédie nationale : 344 décès confirmés, 400 disparus et plus de 830 000 déplacés. Cette situation dramatique s’explique par la conjonction de pluies continues, de glissements de terrain soudains et d’une saturation totale des réseaux d’évacuation urbains. Colombo, en particulier, paie le prix de son expansion rapide et de ses zones de faible altitude le long du Kelani, constamment submergées. Dans les camps d’accueil, l’attente se mêle à l’angoisse, tandis que près d’un tiers du pays reste privé d’eau et d’électricité.
Au-delà des dégâts visibles, c’est toute l’économie de proximité qui vacille. Le secteur de la pêche, pilier de l’île, est totalement à l’arrêt. Les témoignages se multiplient, révélant une même urgence : stocker ce qui reste avant que les étals ne se vident. « Ce soir, il n’y aura plus rien », souffle un poissonnier du centre-ville. Cet arrêt brutal de l’activité met en lumière une fragilité déjà accrue par la crise économique traversée par le pays, et donne un visage humain à l’impact social d’une catastrophe qui ne cesse d’étendre son spectre.

Face à l’ampleur du drame, l’État a déclenché l’urgence nationale et déployé 20 000 soldats pour renforcer les secours. Le président Dissanayake parle d’un « tournant historique ». Dans cet élan, la solidarité internationale se met en mouvement : l’Inde a acheminé en urgence plusieurs tonnes de vivres, tandis que la France exprime son soutien et veille sur sa communauté expatriée. Ces gestes illustrent à quel point la vulnérabilité climatique de l’île dépasse ses frontières et appelle des réponses globales.
Alors que Colombo compte ses pertes, une certitude s’impose : la reconstruction devra être résolument tournée vers la résilience urbaine, l’adaptation climatique et la solidarité. Autant de défis qui, aujourd’hui, esquissent les premières lueurs d’un Sri Lanka plus fort, plus préparé et plus uni.
Ingrid Mbalmog







