En remettant 131 actes de naissance à ses administrés ce vendredi 10 octobre 2025, la commune de Dschang a posé un acte fort d’inclusion citoyenne. Une opération hautement symbolique portée par le maire Jacquis Kemleu, qui réaffirme l’engagement de la ville à ne laisser aucun citoyen dans l’ombre administrative.

Organisée à l’Hôtel de Ville, la cérémonie marque l’aboutissement d’un processus rigoureux d’identification, mené à travers des audiences foraines en partenariat avec les tribunaux locaux. Cette initiative conjointe visait principalement des enfants en classes d’examen, souvent freinés dans leur scolarité faute de document d’état civil. Pour eux, comme pour leurs familles, l’acte de naissance n’est pas qu’un papier. Il est reconnaissance, protection, avenir.

Dans son discours, le maire a insisté sur la portée de ce geste : « Recevoir aujourd’hui votre acte de naissance est une étape significative. C’est un outil pour faire valoir vos droits et participer pleinement à la vie de notre communauté ». À l’écoute des établissements scolaires, il a également ordonné le recensement systématique des élèves sans acte de naissance, instaurant ainsi un dispositif de vigilance durable au service de l’enfance.

Un autre temps fort de la journée : l’implication du recteur de l’Université de Dschang, Pr Roger Tsafack Nanfosso. En finançant personnellement les timbres fiscaux nécessaires, il a démontré que la solidarité institutionnelle peut faire la différence. Son geste, salué par les participants, symbolise une alliance concrète entre le monde académique et l’administration locale pour sortir les plus vulnérables de l’invisibilité.

Dans un pays où des millions de personnes vivent sans existence légale, l’exemple de Dschang prouve que des solutions locales peuvent répondre à des enjeux nationaux. Ce choix d’agir, plutôt que de promettre, traduit une gouvernance résolument ancrée dans le réel. Car reconnaître une identité, c’est rendre une dignité, ouvrir des droits, et affirmer l’égalité.

Cette cérémonie restera comme un moment fort de justice sociale. À Dschang, l’acte de naissance devient un symbole de reconnaissance et d’appartenance. Et si ce document paraît ordinaire, il porte en lui une promesse extraordinaire : celle de pouvoir dire enfin “je suis” et de l’être pleinement, aux yeux de la République.

Yolande T