Présidentielle 2025 : Serge Espoir Matomba assume la rupture intégrale et veut tout
Face à une classe politique souvent accusée de continuité sans transformation, Serge Espoir Matomba, candidat du PURS, se présente comme l’homme du redémarrage total. Son programme n’appelle pas à réformer l’existant, mais à refonder le pays sur de nouvelles bases.
Dans la perspective du scrutin du 12 octobre 2025, le candidat pose un préalable selon lequel l’indépendance du Cameroun ne pourra être pleinement effective qu’à travers une révision constitutionnelle profonde. D’après lui, le cadre institutionnel actuel reste largement tributaire de structures postcoloniales qui conditionnent la décision nationale. En proposant une nouvelle architecture juridique, il veut redonner au peuple le pouvoir de réécrire lui-même les règles de son destin politique.

Au-delà des institutions, Matomba place l’éducation au cœur de son projet d’émancipation. Il préconise un système éducatif décentralisé, pensé non plus depuis Yaoundé mais à partir des réalités locales. Programmes contextualisés, langues nationales comme supports d’apprentissage, et choix collectif d’une langue unificatrice : le candidat entend faire de l’école non seulement un outil d’instruction, mais un moteur d’identité culturelle et d’unité nationale. Dans un pays riche de plus de 200 langues, cette proposition résonne comme un plaidoyer pour une nation plurielle mais cohérente. En gros, une école repensée à partir de ses territoires.
C’est sans doute son engagement le plus explosif : sortir du franc CFA et créer une monnaie nationale souveraine. Pour Matomba, aucune vraie indépendance n’est possible tant que les leviers monétaires demeurent extérieurs. Il assume ainsi une position frontalement panafricaniste, inscrivant sa candidature dans la lignée de ceux qui, hier comme aujourd’hui, contestent la dépendance économique comme ultime héritage colonial. Cette mesure, controversée pour certains, galvanisante pour d’autres, constitue le pivot de sa vision d’un Cameroun libre dans ses choix macroéconomiques. Pour le candidat du PURS, il s’agit de rompre avec le CFA pour libérer l’économie.

Mais au-delà des grands dossiers de structure, Matomba insiste sur le quotidien à travers le triptyque : alimentation, logement, éducation. Il s’engage pour que chaque camerounais ait droit à trois repas par jour, à un toit digne et à un enseignement de qualité. Non comme un idéal lointain, mais comme un engagement immédiat. Pour lui, la grandeur d’un État se mesure à la dignité accordée aux plus vulnérables. Il pose donc les droits fondamentaux comme ligne rouge de sa politique.
Le 12 octobre, les électeurs devront répondre à une question simple mais vertigineuse : veulent-ils un président de gestion, ou un président de refondation ?
Yolande T








