C’est devant une foule immense réunie au stade Yaya Daïrou de Maroua que, le mardi 7 octobre 2025, le Président de la République a lancé sa campagne présidentielle. Dans une atmosphère de ferveur et de communion populaire, Paul Biya a réaffirmé son attachement historique à l’Extrême-Nord et décliné une série d’engagements concrets pour l’avenir. Ce meeting a marqué, à cinq jours du scrutin, le retour d’un dialogue direct entre le Chef de l’État et une région clé de la stabilité nationale.

Le stade Yaya Daïrou avait déjà des allures de grand rendez-vous bien avant l’heure officielle. Drapeaux tricolores flottant au vent, femmes en tenues traditionnelles, jeunes arborant des t-shirts à l’effigie du président, tout concourait à une mobilisation exceptionnelle. Lorsqu’à 15h47 Paul Biya fait son entrée, le bruit se fait vibration. Ce n’est pas seulement un président qu’on accueille, mais une figure familière. Et dès ses premiers mots, le ton est donné : « je  suis venu vous parler, à cœur ouvert, pour vous redire, les yeux dans les yeux, à quel point vous comptez pour moi et à quel point je me soucie de vous ».

Dans les gradins, la réceptivité est vive, sincère, visible. Des femmes posent la main sur leur cœur, certains jeunes hochent la tête à l’évocation de l’avenir. Ce n’est pas une foule passive, mais un peuple attentif, qui mesure la portée des mots. Le discours du Chef de l’État n’élude pas les réalités : chômage, infrastructures, éducation. Mais il affirme aussi une volonté claire : « En me fondant sur l’expérience qui est la mienne, je puis vous assurer que ces problèmes ne sont pas insurmontables ». Ce refus de la résignation est accueilli avec gravité et espérance mêlées.

Le Président insiste sur les perspectives pour la jeunesse à travers des programmes à optimiser, des centres de formation à renforcer, des incubateurs d’entreprises à développer. « Ces efforts vont se poursuivre. Résolument. Je m’y engage ». Sur les visages, on lit l’attente de voir ces paroles se traduire en actes, mais aussi la reconnaissance d’un cap réaffirmé. Ces engagements alimentent les discussions, entre étudiants, enseignants ou jeunes venus de l’arrière-pays.

Le passage sur la condition féminine marque les esprits. « Nous allons intensifier nos efforts en matière d’éducation et d’autonomisation des femmes. Il nous faut davantage de femmes à tous les niveaux de responsabilité ». Ce message fort reconnaît le rôle crucial des femmes dans le développement. Il ravive l’espérance dans une région où les défis liés à l’éducation, la santé reproductive et l’autonomie économique restent vifs, faisant de l’émancipation féminine un levier essentiel de progrès durable.

Lorsque le président aborde les infrastructures, l’atmosphère change. À l’évocation des axes routiers Mora-Dabanga-Kousséri, Ngaoundéré-Garoua, Ebolowa-Kribi, des vivats éclatent. Ces routes ne sont pas que du bitume : elles désenclavent des zones, rapprochent des services essentiels et favorisent l’épanouissement économique. Autant d’engagements qui traduisent une volonté d’intégration nationale et incarnent, pour beaucoup, une grandeur retrouvée.

Quand Paul Biya quitte Maroua ce 7 octobre au soir, la foule n’a pas seulement acclamé un candidat, elle a entendu un Président parler d’engagement, d’attachement, et d’une espérance partagée. Et dans ce souffle collectif, se dessine déjà la possibilité d’une victoire qui ne sera pas seulement électorale, mais profondément humaine.

Danielle Hélène Ngondjo