La nouvelle page énergétique du Cameroun s’écrit désormais à travers PARRAS24, un programme stratégique piloté par la Société Nationale de Raffinage (SONARA). Réunis à l’hôtel Akwa Palace de Douala, le 24 septembre 2025, dirigeants de la SONARA et représentants du système bancaire local ont scellé les premiers jalons d’un partenariat décisif. Objectif : financer et accélérer la reprise du raffinage à Limbé dans un délai de 24 mois.

Cette rencontre marque un véritable tournant pour l’avenir du secteur pétrolier camerounais. Elle a permis de rassembler, autour d’un même défi, les forces économiques et financières déterminées à redonner à la SONARA son rôle stratégique de pilier de la souveraineté énergétique nationale. « Il s’agissait principalement de mesurer l’appétit du système bancaire local par rapport à la proposition de financement », a précisé M. Atangana, collaborateur du directeur général, rappelant l’importance capitale des banques dans la réussite du projet.

L’optimisme a dominé les échanges. « Les banques expriment vraiment une certaine volonté à nous accompagner », a ajouté M. Atangana, traduisant l’espoir de voir émerger rapidement des solutions concrètes et flexibles, adaptées aux besoins du projet. Ces engagements annoncent l’ouverture d’une nouvelle ère de synergie entre le secteur bancaire et l’industrie pétrolière, où confiance et réciprocité deviennent des leviers essentiels.

Pour les établissements financiers, l’initiative dépasse le simple cadre économique et revêt une valeur hautement symbolique. « C’est un moment qui symbolise la renaissance après une longue période de latence de la SONARA, frappée par l’incendie il y a quelques années », a rappelé M. Tchakounté, représentant d’Afriland First Bank. Pour lui, la reconstruction de la raffinerie représente « une excellente nouvelle pour l’économie, pour les devises dans notre sous-région ». Et de conclure avec assurance : « Nous allons continuer d’accompagner la SONARA ».

Du côté de l’entreprise, le cap est fixé. « L’accélération, la reprise du raffinage en 24 mois sont les éléments clés », a insisté Dr Nana, directeur de la conservation et de la logistique à la SONARA, représentant du maître d’ouvrage du projet. Il a souligné une approche globale, combinant technique, organisation et finances, tout en insistant sur la nécessité d’impliquer les parties prenantes : « Le plus important dans le cadre de l’opération de PARRAS24, c’est de continuer à sensibiliser et à informer l’ensemble des acteurs concernés».

Mais au-delà de l’aspect purement industriel, PARRAS24 porte une ambition nationale et locale. Une SONARA rénovée, c’est moins de dépendance aux importations, une stabilisation des prix, un approvisionnement plus fiable pour les marchés urbains et un nouvel essor pour les villes comme Douala, centre névralgique des décisions, et Limbé, futur pôle énergétique et industriel. La capitale économique confirme son rôle de carrefour des grands projets structurants, tandis que Limbé s’apprête à redevenir un moteur d’emplois et d’opportunités pour toute la région.

En définitive, PARRAS24 n’est pas seulement un projet de relance : c’est le pari audacieux d’un Cameroun qui revendique sa souveraineté énergétique. Si le défi des 24 mois est relevé, le pays s’ouvrira à un avenir plus compétitif, plus résilient, et mieux armé pour construire un développement durable, porté par une énergie locale, maîtrisée et créatrice de prospérité.

Yolande T