La gendarmerie nationale démantèle un laboratoire de fabrication de faux vin de palme à Douala
C’est l’aboutissement d’une opération menée ce mardi 9 Septembre 2025 à Ndogsimbi, par les éléments de la brigade territoriale de Ndogbong, sur la base des renseignements qu’ils ont reçus des populations. Les “chimistes” mélangeaient le jus du manioc trempé des jours durant dans de l’eau, au saccharose, du whisky en sachets et bien d’autres produits impropres à la consommation, pour produire et commercialiser ce vrai faux “matango”.
Dans l’après-midi de ce mardi 9 Septembre 2025, les habitants de Ndogsimbi dans l’arrondissement de Douala 3ème, ont cru rêver en plein jour, les yeux ouverts. Ils n’en revenaient pas que le vin de palme communément appelé “matango” et qui est vendu dans plusieurs “tchapalos” (espaces de consommation du vin de palme) installés en bordure de route, est faux.
Leur stupéfaction s’est accrue d’un cran lorsqu’à la suite d’une opération menée dans par les éléments de la brigade territoriale de Ndogbong ayant reçu un renfort adéquat, ils ont constaté que le vin blanc en question, se faisait fabriquer sur place, dans des “laboratoires” où promiscuité et insalubrité notoires rivalisent d’adresse.
Selon le commandant de cette unité de la gendarmerie nationale, l’adjudant-chef Guy Rostand Manga Mankeu, tout est partie des informations révélant cette activité illégale et dangereuse pour la santé des populations. L’opération menée sur instruction du commandant de compagnie de Douala II, le capitaine Bobo Di Bello, aboutit au démantèlement des “laboratoires” et espaces de stockage logés dans des toilettes de fortune et des pièces où exhalent une odeur de moisissure.
Sur place, l’on retrouve du whisky en sachet, une quantité considérable de bidons de 30 litres la pièce et des fûts en plastique d’une capacité chacune de 220 litres. Certains de ces récipients contenaient un liquide blanc. Selon le commandant de la brigade territoriale de Ndogbong qui pilotait l’opération sur le terrain, il s’agit “du manioc fermenté, du saccharose, et un peu de vin de palme de bonne qualité”. Ce dernier élément laisse deviner que c’était pour justement donner une saveur et un parfum proches du vrai “matango”, que les chimistes d’un autre genre, l’ajoutaient à leur composition.
A l’arrivée des éléments de la gendarmerie, tous les tenanciers des lieux de consommation ont pris la fuite. Leur marchandise de mauvaise qualité a été en partie déversée dans les rigoles. Le laboratoire fait en matériaux provisoire a été détruit. Tous les fûts et bidons ont été saisis et déposés à la brigade territoriale de Ndogbong.
Cette action de la gendarmerie, qui vient en appui à celle menée quelques jours plutôt au même endroit par la police judiciaire avec à la clé l’interpellation de six présumés producteurs, est saluée par de nombreux témoins. ” Vraiment un grand merci aux forces de l’ordre. J’ai consommé ce vin une fois et j’ai eu des douleurs atroces au ventre”, se réjouit et se souvient un habitant de Ndogsimbi. Un autre révèle que “quand il pleut, c’est avec l’eau de pluie qu’ils fabriquent le matango. Et en saison sèche, ils se ravitaillent au forage. C’est bien comme la gendarmerie est venue mettre fin à cela”. L’avenir nous dira, si les appellations “carrefour matango” et “rue matango” attribuées à cette partie de Ndogsimbi du fait de cette activité illicite, vont elles aussi disparaître.
Eric François Bekolo