Mutuelle des personnels CUD : On tourne la page du flou et ouvre celle de la transparence
Le 29 août 2025, à l’esplanade de l’Hôtel de Ville de Bonanjo, les mutualistes de la Communauté Urbaine de Douala ont fait un choix décisif. À travers deux scrutins cruciaux, ils ont affirmé leur volonté de tourner la page des errements passés pour ouvrir celle d’une gouvernance ancrée dans la transparence, la proximité et l’efficacité. Une renaissance collective sous le sceau de la confiance retrouvée.
Dans une ambiance à la fois sereine et chargée d’émotion, la Mutuelle des Personnels de la Communauté Urbaine de Douala (MUPECUD) a entamé une mue institutionnelle attendue, presque inespérée. Longtemps fragilisée par des années de gestion hasardeuse, la structure mutualiste a vu ses membres se mobiliser massivement pour impulser un véritable tournant. Le vendredi 29 août 2025, à l’occasion des élections aussi ouvertes que participatives, une nouvelle dynamique a été enclenchée. Plus qu’un simple renouvellement des instances dirigeantes, c’est l’affirmation d’un projet commun, où se conjuguent désormais responsabilité partagée, exigence de redevabilité et aspiration à la solidarité active.

Une gouvernance plébiscitée pour un avenir meilleur
Premier temps fort de cette journée décisive : l’élection du Bureau Exécutif. Avec 256 voix, la liste blanche, menée par Guy Hervé Ekouate, s’est imposée avec une avance significative sur ses concurrentes. Ce verdict sans équivoque traduit bien plus qu’un simple choix électoral, une volonté affirmée de rupture avec les dérives du passé, et une aspiration forte à un renouveau institutionnel. Un signal puissant adressé par les mutualistes à ceux qui porteront désormais leurs espoirs.
À peine les résultats provisoires annoncés, le président élu a livré, au micro de Cities Hebdo, une réaction empreinte d’humilité et de lucidité : « Je ressens avant tout une profonde gratitude et une émotion sincère, mêlées à une grande responsabilité. Les mutualistes nous ont accordé leur confiance malgré les déceptions passées, et nous en sommes pleinement conscients. Notre priorité sera de redonner crédibilité et efficacité à la MUPECUD, à travers la transparence et des actes concrets qui parlent d’eux-mêmes ». Des mots forts, portés par une sincérité palpable, qui dessinent les contours d’un engagement fondé sur l’exemplarité et la rigueur.

Mais l’émotion n’éclipse pas la méthode. À la question des premières actions concrètes attendues par les mutualistes, Guy Hervé Ekouate répond : « Dans un premier temps, nous attendrons naturellement que la commission électorale finalise son travail et procède à notre installation effective. Une fois cette étape franchie, notre priorité sera de réaliser un état des lieux complet de la Mutuelle. Nous allons analyser aussi bien les passifs que les actifs, afin d’avoir une vision claire de la situation. Ce diagnostic sera ensuite présenté en toute transparence à l’Assemblée Générale. Parallèlement, nous engagerons des actions immédiates, notamment la reprise effective des prestations, tout en préparant la mise en place prochaine d’une plateforme de digitalisation » . Un cap posé avec clarté, qui conjugue prudence institutionnelle, transparence financière et volonté d’action rapide.
Une équipe soudée, compétente et tournée vers l’action
Derrière Guy Hervé Ekouate, une équipe aux profils variés et complémentaires incarne le socle de cette nouvelle gouvernance. Entre expérience avérée et engagement de la relève, la composition du Bureau Exécutif reflète une volonté stratégique de conjuguer diversité, expertise et représentativité. C’est donc une équipe pluridisciplinaire où se côtoient juristes, spécialistes en science politique et géographie avec une expertise pointue des enjeux climatiques, ainsi que des professionnels chevronnés issus des secteurs de la finance, de la gestion et de l’action sociale.
Cette alliance de compétences académiques et opérationnelles est pensée comme un levier pour refonder la relation entre la Mutuelle et ses adhérents. Le signal est clair : MUPECUD veut redevenir une institution proche, humaine et résolument utile. Pour ce faire, les premiers jalons ont déjà été posés. La conduite d’un audit intégral de la situation financière et organisationnelle s’impose comme une priorité pour éclairer les décisions à venir et établir un dialogue transparent avec les membres.

Dans le même temps, la reprise effective des prestations sociales suspendues figure parmi les actions immédiates attendues. Le chantier de la digitalisation, lui, se prépare activement. Il devra permettre une gestion plus fluide, une traçabilité renforcée et un accès simplifié aux services. Autant de transformations destinées à replacer les mutualistes au cœur de la dynamique institutionnelle, et à traduire dans les faits les engagements pris devant les urnes.
Le Comité de Contrôle : vers un nouveau pacte de transparence
Autre moment-clé de cette journée fondatrice, l’élection du Comité de Contrôle. Seule en lice, la liste jaune conduite par Jordan Doume Elolongue aurait pu être confirmée par acclamation. Pourtant, dans un esprit de rigueur démocratique, les mutualistes ont tenu à formaliser leur soutien par les urnes : 537 suffrages exprimés, contre 175 bulletins nuls. Ce choix délibéré confère à ce comité une pleine légitimité, fondée non sur la facilité mais sur l’adhésion.
Au-delà du symbole, c’est une fonction centrale que ce Comité est désormais appelé à incarner. Véritable vigile de la gouvernance mutualiste, il aura pour mission d’assurer le respect des règles, la régularité des décisions, ainsi que la discipline financière. Son rôle de contre-pouvoir n’est pas cosmétique. Il constitue en effet un rempart nécessaire contre les dérives, une exigence de rigueur au service de tous. Jordan Doume Elolongue, reconnu pour sa compétence et son intégrité, prend la tête d’un organe stratégique, dans un esprit de contrôle constructif et éclairé.

La relation entre le Bureau Exécutif et le Comité de Contrôle s’annonce comme une articulation nouvelle, fondée sur la complémentarité des missions. D’un côté, l’impulsion politique et la mise en œuvre des réformes ; de l’autre, la vérification indépendante des engagements pris. Ce binôme, inédit dans sa cohésion annoncée, pourrait bien dessiner les contours d’une démocratie mutualiste renouvelée, où gouverner rime avec rendre compte, et où contrôler ne signifie plus bloquer, mais garantir la bonne marche collective.
Au-delà de la seule réforme d’une structure mutualiste, c’est tout un souffle nouveau qui traverse désormais Douala. La relance de la MUPECUD incarne bien plus qu’un tournant institutionnel. Et pour cause, elle révèle la capacité d’une communauté à se mobiliser pour redonner du sens à l’action collective, rétablir la confiance et réaffirmer la valeur de la solidarité. En remettant la transparence, la responsabilité partagée et l’innovation au cœur de son fonctionnement, la Mutuelle devient le miroir d’une ville qui aspire à mieux se gouverner pour mieux servir. Un signal fort, porteur d’élan pour d’autres initiatives locales, dans toutes les sphères de la vie publique.
JAN-NAJ








