Éducation et Mobilité : Le Gabon réoriente ses bourses pour stimuler le retour des talents en Afrique
Dans une décision audacieuse et hautement symbolique, le président de la Transition gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguema, a annoncé à Washington une réorientation stratégique des bourses d’études à l’étranger. Dès 2026, les aides vers les États-Unis et le Canada seront suspendues, au profit de nouveaux partenariats avec des pays africains tels que le Sénégal, le Ghana et le Maroc. Objectif : former autrement et retenir durablement les compétences.
Lors d’un échange franc avec la diaspora gabonaise d’Amérique du Nord, le chef de l’État a assumé pleinement ce virage : « Les études coûtent cher et ceux qui viennent ici ne reviennent jamais. À quoi ça nous sert » ? Cette interrogation traduit un malaise profond : des millions investis dans la formation de cadres qui, une fois diplômés, s’ancrent à l’étranger, éloignés des réalités nationales.

Face à cette fuite de cerveaux, le président prône une stratégie pragmatique, recentrée sur l’Afrique, où émergent désormais des pôles universitaires de référence. Ce choix renforce une ambition panafricaine partagée : celle de bâtir des passerelles de savoir sur le continent, et de créer les conditions d’un retour réel et productif des talents dans leurs pays d’origine.
Par ailleurs, cette décision vient soutenir la modernisation en cours de l’enseignement supérieur gabonais. À travers un meilleur arrimage aux besoins locaux et une coopération accrue avec des institutions africaines performantes, le Gabon entend offrir à sa jeunesse des alternatives crédibles et valorisantes, sans exil systématique.

Au-delà de l’éducation, cette réorientation reflète une volonté politique claire : repositionner le pays dans une logique de développement durable, fondée sur la compétence nationale, la responsabilité sociale et l’ancrage territorial. Car derrière chaque étudiant qui rentre, c’est une école, une entreprise, une ville qui bénéficie de son expertise.
Ainsi, en misant sur la solidarité régionale et la proximité culturelle, le Gabon amorce une rupture inspirante. Une manière de dire que l’Afrique peut former pour elle-même, avec elle-même et que ses villes, demain, doivent pouvoir compter sur les leurs.
Yolande T







