Alors que le pays entre dans la dernière ligne droite avant l’élection présidentielle du 12 octobre prochain, une mobilisation inédite a eu lieu à Douala, révélant la maturité citoyenne d’un secteur souvent marginalisé mais profondément enraciné dans le tissu urbain : celui des motos-taximen. Le 16 juillet 2025, à la salle Rudolf Tokoto de la Communauté Urbaine de Douala (CUD), leurs représentants ont affirmé, avec solennité, leur engagement en faveur d’un scrutin apaisé et de la continuité républicaine, sous l’égide du Maire de la Ville, Dr Roger Mbassa Ndine.

Alors que l’échéance présidentielle se profile à l’horizon, Douala, capitale économique et centre nerveux de la société camerounaise, devient le théâtre de prises de position citoyennes fortes et structurées. Parmi elles, celle des syndicats des conducteurs de motos-taxis, qui, loin des clichés d’informalité et de désordre, s’érigent désormais en acteurs clés de la stabilité démocratique, de la cohésion sociale et de la paix urbaine. Une mutation symbolique qui reflète l’évolution d’une conscience civique active et résolument engagée.

Répondant à l’appel au dialogue lancé par la CUD, ces transporteurs urbains par moto-taxis, en véritables sentinelles du quotidien et vigiles de l’opinion populaire ont exprimé leur pleine adhésion à une démarche de responsabilité, de paix et de cohésion. Une volonté assumée de participer activement à un processus électoral apaisé, dans un esprit républicain. « Nous refusons que notre secteur d’activité soit instrumentalisé. Cette année, la paix ne sera pas négociable », a déclaré un conducteur sous les acclamations, ajoutant à la voix officielle celle de la rue.

Le Maire de la ville de Douala, Dr Roger Mbassa Ndine, a salué avec force cette mobilisation exemplaire : « Vous êtes des régulateurs invisibles de l’espace public. Votre sens du terrain est un levier précieux pour préserver l’ordre républicain ». Par ces mots, le premier magistrat de métropole économique, a officiellement reconnu le rôle stratégique des motos-taximen dans la stabilité urbaine, la prévention des dérives, et la consolidation du vivre-ensemble, affirmant leur pleine légitimité comme partenaires de la gouvernance locale et acteurs de la paix citoyenne.

L’exécutif communautaire a profité de cette rencontre pour rappeler les actions concrètes déjà engagées : subventions pour 25 000 permis de conduire, programme d’accès aux logements sociaux, insertion des chefs de bloc, entre autres. Ces mesures traduisent une politique de proximité et d’inclusion visant à transformer ce secteur en une véritable force socio-économique. « Le désordre ne passera pas par nous. Nous sommes des républicains », a martelé Cyrille Nkegne, leur porte-parole, dans une déclaration symbolique.

Cet échange s’est conclu dans une ambiance fraternelle, où chants de soutien et promesses de mobilisation se sont mêlés à une volonté affichée : ne pas être de simples spectateurs, mais des bâtisseurs actifs du vivre-ensemble. À trois mois du scrutin, cette prise de position conforte Douala dans son rôle de baromètre national, où l’engagement de terrain, loin des projecteurs, façonne silencieusement les équilibres à venir.

Danielle Hélène Ngondjo