Vacances inclusives : le CMB se déploie pour que la pluie n’efface pas les droits des enfants
Et si les grandes vacances, malgré les averses incessantes de Douala, devenaient un véritable tremplin pour l’inclusion et l’épanouissement de tous les enfants ? C’est le défi que relève une fois de plus le Centre Multifonctionnel de Bépanda (CMB), en lançant la deuxième édition de son camp de vacances inclusif. Une initiative portée par une vision forte de la ville : celle d’un territoire où aucun enfant n’est laissé de côté.
À Douala, les grandes vacances ne riment pas toujours avec ciel dégagé. Entre pluies persistantes et absence d’espaces adaptés, beaucoup d’enfants restent confinés, souvent livrés à l’ennui ou à l’isolement. Mais depuis quelques années, une dynamique locale vient bousculer cette routine saisonnière. Du 7 juillet au 8 août 2025, le Centre Multifonctionnel de Bépanda (CMB) organise à nouveau son camp de vacances inclusif, transformant les contraintes climatiques en opportunité sociale.
Pensé pour accueillir aussi bien des enfants valides que ceux en situation de handicap, ce programme dépasse le cadre des loisirs pour devenir un projet éducatif et civique à part entière. À travers une offre d’activités variée et une pédagogie participative, il redonne aux enfants un espace d’expression, de confiance et de lien, au sein d’un cadre structurant. Dans une ville en constante expansion mais encore inégalement équipée pour la jeunesse, le CMB mise sur l’inclusion comme socle de transformation sociale.
L’édition 2025 se distingue par l’absence volontaire de thème : une manière assumée de laisser les enfants co-construire leurs expériences, en fonction de leurs envies, de leur imagination et de leur quotidien. Théâtre, danse, arts plastiques, jeux collectifs, initiations professionnelles ou micro-projets entrepreneuriaux : chaque module est conçu pour révéler les aptitudes individuelles tout en valorisant l’intelligence collective. L’approche est simple, mais puissante : faire de la diversité une ressource, et de la différence un moteur.
Ce positionnement prend une résonance particulière dans une ville comme Douala, où les disparités économiques, sociales et physiques restent un frein à l’accès équitable aux activités extrascolaires. Alors que certains enfants peuvent compter sur des structures privées ou des séjours en dehors de la ville, d’autres se retrouvent privés d’alternatives. Le CMB agit à rebours de cette inégalité structurelle, en proposant un tarif d’accès volontairement modeste : 18 000 FCFA par enfant, et 15 000 FCFA à partir de trois inscriptions dans la même famille. Un choix politique autant qu’éthique, qui réaffirme que l’inclusion ne peut être réservée à une élite.
Derrière cette initiative, c’est une ambition durable qui se dessine. En soutenant ce camp, la Ville de Douala confirme que les vacances ne sont pas une parenthèse vide, mais un levier d’action publique pour bâtir une ville plus juste. Loin de se limiter à l’école, l’éducation se prolonge ici dans les pratiques culturelles, l’expérimentation collective et l’éveil citoyen. C’est une manière concrète d’investir dans l’avenir, en plaçant l’enfant au cœur de la cité.
Alors que les inscriptions battent leur plein, une certitude s’impose : ce camp n’est pas une réponse à la saison des pluies, mais à une exigence sociale. À Douala, les grandes vacances deviennent ainsi un temps fort où l’inclusion cesse d’être un concept pour devenir une réalité tangible. Parce qu’un enfant qui se sent accueilli, reconnu et écouté aujourd’hui sera, demain, un citoyen capable de faire grandir sa ville avec humanité.
Yolande T