Kribi, Douala, Yaoundé et plusieurs localités du Littoral et de l’Ouest ont été le théâtre d’une vaste opération de lutte contre la contrebande de produits pétroliers. À la manœuvre : les équipes du ministère de l’Eau et de l’Énergie, appuyées par les forces de défense et de sécurité. Une mobilisation qui a permis la saisie de 3340 litres de carburant, dont 1950 litres de super et 1390 litres de gasoil, un coup dur porté aux circuits illégaux.

Les descentes, minutieusement coordonnées, ont ciblé des zones à forte densité de trafic illicite. À Kribi, des points de vente clandestins ont été démantelés près des quartiers portuaires. À Douala, notamment dans les arrondissements de Douala III et IV, des fouilles systématiques ont permis d’intercepter plusieurs stocks dissimulés. Sur l’axe Douala-Yaoundé, souvent utilisé comme couloir de transit, les équipes ont mis la main sur des cargaisons transportées dans des véhicules non immatriculés au registre des transporteurs agréés.

Mais au-delà des chiffres, cette opération met en lumière une réalité préoccupante : la vente frauduleuse de carburant constitue une menace directe pour les consommateurs, exposés à des produits de mauvaise qualité susceptibles de provoquer pannes, incendies, voire accidents graves. Elle engendre également des pertes fiscales considérables pour l’État et fausse la concurrence dans un secteur vital pour l’économie urbaine et nationale.

Dans ce contexte, Gaston Eloundou Essomba, le Ministre de l’Eau et de l’Énergie, a réaffirmé la détermination des pouvoirs publics à assainir le secteur pétrolier aval. Il a lancé un appel clair à la population, l’invitant à éviter les circuits non homologués et à signaler tout trafic suspect. Il a également salué le travail de la Brigade nationale de lutte contre la fraude, dont l’action s’inscrit désormais dans une stratégie de surveillance continue sur l’ensemble du territoire.

Cette opération n’a rien d’isolé. Elle s’inscrit dans une dynamique plus large, visant à réduire drastiquement la capacité de nuisance des réseaux de contrebande, malgré la complexité du phénomène. Car si l’éradication totale reste un défi, les autorités entendent resserrer l’étau jour après jour, ville après ville.

Le signal est clair : les trafiquants n’ont plus d’espace de repli. Ce sont désormais les villes elles-mêmes qui leur ferment la porte, au nom de la légalité, de la sécurité et de la justice.

Ingrid Mbalmog