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5e Agora citoyenne de Douala : Entre rêves urbains et réalités partagées, les citoyens reprennent la main

Dans une ville en perpétuelle métamorphose comme Douala, il ne suffit plus de construire vite ni de bâtir davantage. Il s’agit désormais de bâtir mieux et surtout, de bâtir ensemble. C’est cette ambition partagée, nourrie d’espoir et de pragmatisme, qui a réuni les 31 mai et 1er juin 2025 près de 400 participants à la Salle des fêtes d’Akwa, à l’occasion de la 5ᵉ édition de l’Agora Citoyenne. Devenue au fil du temps un véritable rituel civique, cette rencontre est portée par l’Association des Amis de la Ville de Douala, avec l’appui constant de la Communauté Urbaine. Son esprit ? Offrir une tribune libre et inclusive où habitants, élus, experts, bâtisseurs et partenaires peuvent rêver la ville autant qu’ils la repensent ensemble.

L’édition 2025, fidèle à cette dynamique participative, s’est penchée sur une interrogation aussi stratégique qu’artistique : Douala peut-elle conjuguer modernité et beauté ? Une question qui, derrière sa simplicité apparente, soulève des enjeux majeurs : transformation urbaine, cadre de vie digne, justice spatiale et inclusion dans l’aménagement du territoire. Au fond, c’est l’identité même de Douala qui est interrogée : quelle ville voulons-nous ? Et surtout, pour qui la construisons-nous ?

Cette reprise, après une pause imposée par diverses contraintes et des réajustements institutionnels, a permis à cette 5e Agora marquée par un véritable retour aux sources du dialogue citoyen, une résonance particulière. Un retour attendu, presque urgent, tant les attentes accumulées appelaient un espace d’expression authentique. « Ce genre de cadre permet de parler franchement, sans langue de bois », confie Clémentine, habitante de Bonamoussadi. Jules, commerçant à PK12, enfonce le clou : « On vit ici, on voit ce qui ne va pas. Il est temps qu’on nous écoute autrement que dans les discours. »

Durant deux jours, plusieurs grands chantiers du vivre-ensemble allant de la mobilité à la culture, en passant par les infrastructures, l’esthétique, l’environnement, et la salubrité ont été mis sur la table et discutés par tous. Les interventions d’experts ont alterné avec les témoignages citoyens, donnant lieu à des échanges parfois vifs mais toujours constructifs. L’exposé de Prisca Olinga, conseillère technique à la CUD, a retenu l’attention en dévoilant les avancées du Bus Rapid Transit (BRT), soutenu par la Banque mondiale : « Il est question d’aménager 27 km de corridor et 80 km de voies de rabattement. C’est un changement structurel dans notre manière de circuler », a-t-elle déclaré. Un signal fort face à les citoyens qui veulent du concret, des projets visibles et utiles.

Mais l’Agora ne se résume pas à des indicateurs ou à des maquettes. C’est aussi, et peut-être avant tout, un espace où se construit symboliquement une identité urbaine collective. « Une ville moderne n’est pas qu’un amas de béton ou de tours vitrées. Elle est d’abord le reflet de ceux qui y vivent », rappelle Anatole Yonn Lissom, président de l’association organisatrice. Dans une ville-monde aussi contrastée que Douala, ces agoras apparaissent comme un rempart contre l’indifférence, un laboratoire du vivre-ensemble, un levier de gouvernance par et pour les habitants.

Alors que cette 5e édition s’achève, une conviction traverse les rangs : les citoyens ne veulent plus rester en marge. Ils exigent leur juste place dans les processus de décision, là où les choix structurants se discutent. Et peut-être, en tendant l’oreille à cette clameur douce mais ferme, Douala invente-t-elle déjà une nouvelle manière d’être ville : collective, sensible, confiante.

By Cities Hebdo

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