Ce vendredi 30 mai 2025, un spectacle inhabituel mais significatif s’est déroulé à Bonanjo, devant les bureaux de la Communauté Urbaine de Douala (CUD). Dès les premières heures du jour, une foule dense s’est formée autour du service du courrier, dans l’espoir de déposer un dossier de candidature pour les recrutements en cours. Un afflux massif de jeunes de tous les horizons Douala, Bafoussam, Maroua, Ebolowa  venus porter leurs ambitions au cœur de la capitale économique.

Bien avant l’ouverture des guichets, l’espace urbain bruissait déjà d’un ballet de voix, de pas et de documents tenus bien serrés : curriculum vitae, certificats, attestations d’expérience. Pour ces milliers de candidats, ce moment allait bien au-delà d’un simple dépôt de dossier. Il représentait une promesse, une tentative concrète d’intégration dans le tissu administratif local, et un espoir de contribuer activement à la gestion de leur ville. Face à cette affluence impressionnante, la police municipale a été mobilisée pour réguler les files, veiller à la sécurité et garantir un minimum d’organisation dans ce contexte sous tension. L’engagement de ces forces témoigne de la volonté de la municipalité, sous l’impulsion du Dr Roger Mbassa Ndinè, de faire de cette opération un exercice de citoyenneté urbaine responsable.

Une mobilisation révélatrice des attentes urbaines

Ce que l’on retient surtout, c’est la force de l’élan collectif. Loin d’une simple ruée vers un emploi, la scène révèle une jeunesse urbaine en quête de reconnaissance, de stabilité et de rôle à jouer dans le fonctionnement de leur cité. Ibrahim, candidat au profil administratif, témoigne avec gravité : « Je suis arrivé à 10h. Je souhaite vraiment que les critères de sélection soient respectés et qu’on retienne les profils avec de l’expérience. J’ai toujours travaillé dans l’administration ». D’autres, comme Moïse, expriment leur frustration face à ce qu’il considère des lenteurs administratives. Une situation qui, loin d’entamer son engagement renforce plutôt sa determination : « Le service est lent, nous sommes là depuis des heures sous le soleil. Mais je tiens bon, je suis motivé. Je veux être recruté comme électricien ». De son côté, Wilfried évoque les difficultés financières et logistiques auxquelles il a dû faire face : « J’avais juste prévu dépenser 2 000 francs CFA ce matin, et là, j’ai déjà fais exploser mon budge, je suis 8 000 francs rien qu’en frais transport et en dossiers. Ce n’est la faute de personnel, car j’ai dû reconstituer un autre dossier à la dernière minute. Mais je reste confiant car c’est une dépense utile ».

Une ville qui écoute ses citoyens

Cette journée intense, malgré quelques limites organisationnelles quoique négligeables observées, révèle une attente profonde des citoyens : celle d’une administration accessible, équitable et capable de répondre à leurs aspirations. L’initiative de la CUD, bien qu’imparfaite dans son exécution, ouvre un espace d’écoute et d’engagement. Elle pose les bases d’un dialogue renouvelé entre la jeunesse urbaine et les institutions locales. À travers cette opération de recrutement, c’est toute une ville qui cherche à se réinventer, en intégrant ses forces vives dans la machine publique. La dynamique impulsée par Dr Roger Mbassa Ndinè, le Maire de la ville de Doualais s’inscrit dans une volonté de proximité, de transparence et d’ancrage local de l’action publique.

Le défi, désormais, est de capitaliser sur cet engouement pour améliorer les processus de sélection, renforcer les capacités d’accueil et inscrire cette mobilisation dans une logique durable d’inclusion professionnelle. Car si l’effervescence de ce 30 mai marque un temps fort, c’est dans sa suite  gestion des candidatures, équité des recrutements, suivi post-emploi que se jouera véritablement la crédibilité d’un service public urbain au service de ses citoyens.

Yolande T