Depuis le 7 mai 2025, à l’issue de la session de la Commission communale d’examen des dossiers de permis de construire, une évidence s’impose, à Dschang, le béton ne se coule plus à l’aveugle. Il épouse une vision claire  celle d’une ville où construire rime avec concertation, sécurité et qualité de vie. Fini les procédures opaques et les décisions arbitraires, Dschang façonne désormais une nouvelle grammaire urbaine nouvelle, rigoureuse, lisible et profondément inclusive.

Cette dynamique est l’œuvre de la commission d’attribution des permis de construire de la mairie. Sur les 23 dossiers présentés à ladite commission, 21 ont été validés, soit un taux d’approbation exceptionnel de 91,3 %. Mais au-delà de cette performance, c’est une méthode qui émerge. Une méthode fondée sur la préparation rigoureuse des porteurs de projet, la transparence administrative, et la mobilisation d’expertises croisées pour un diagnostic partagé de chaque initiative. Ce résultat illustre une volonté politique assumée visant à faire de l’urbanisme un levier de développement durable à Dschang, et non un simple dispositif de contrôle.

À la présidence de cette session, Pierre-Marie Kenfack, conseiller municipal chargé de l’urbanisme, résume cette ambition : « Ce résultat n’est pas le fruit du hasard. Il couronne un engagement collectif pour un urbanisme responsable, centré sur la sécurité, la conformité et l’habitabilité des constructions. » Concrètement, cela passe par un accompagnement renforcé des demandeurs en amont, une clarification des exigences techniques, et une meilleure anticipation des contraintes environnementales et foncières. Ce nouvel esprit de collaboration évite les blocages, fluidifie les démarches et inscrit l’acte de bâtir dans une dynamique de progrès partagé.
La Commission elle-même est à l’image de cette approche systémique. Composée de représentants des services techniques de l’État (MINHDU, MINTP, MINDCAF, MINEPDED), des sapeurs-pompiers, d’un ingénieur désigné par l’Ordre national, et d’un représentant de la Sous-Préfecture, elle agit comme un mini-conseil urbain, capable d’évaluer les projets sous tous les angles : sécurité, qualité architecturale, conformité réglementaire, intégration environnementale. Ce maillage d’expertises garantit des décisions solides et partagées, loin des logiques bureaucratiques unilatérales.

Précisons que seuls deux dossiers ont été ajournés pour affinage technique et non rejetés. Cette posture bienveillante mais exigeante traduit un véritable changement culturel : on ne rejette plus, on co-construit. Le permis de construire devient un outil de dialogue et non de sanction. En cela, Dschang se distingue dans un paysage urbain africain souvent miné par l’informalité et l’absence de vision intégrée.

Cette dynamique proactive s’inscrit dans une stratégie plus large de gouvernance urbaine renouvelée. Dschang ne se contente pas d’appliquer les textes : elle investit dans la pédagogie réglementaire, organise l’écoute des usagers, structure ses délais et clarifie ses procédures. Elle prouve qu’une ville peut être ambitieuse sans être autoritaire, moderne sans exclure, planifiée sans être rigide. Le modèle ainsi esquissé est transposable, duplicable, et peut inspirer d’autres collectivités confrontées à la pression foncière et à la montée des constructions anarchiques.

Les prochaines sessions sont déjà annoncées. Les professionnels, les promoteurs et les citoyens sont invités à y participer avec une promesse : être entendus, orientés, évalués avec rigueur mais aussi avec respect. À Dschang, on ne construit plus malgré la ville, mais avec elle. L’urbanisme devient une affaire de société, un instrument de cohésion, une vitrine de modernité.

Dans une Afrique urbaine en pleine mutation, Dschang trace une voie originale : bâtir des villes à taille humaine, avec méthode, ambition… et confiance. Une ville où l’on érige bien plus que des murs : on construit du lien, de la vision, et de l’avenir.

Yolande T