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De l’ombre à la lumière : à Douala, les personnes vivant avec un handicap apprennent à sauver… et à se sauver

« Former un homme, c’est empêcher une catastrophe », écrivait Aimé Césaire dans son Discours sur le colonialisme. Ce samedi 10 mai 2025 à Douala, cette maxime a pris corps à travers une action de solidarité forte : une formation gratuite aux gestes de premiers secours, pensée pour inclure, protéger et autonomiser les oubliés du système.

Portée conjointement par l’Association pour les Personnes Handicapées Dynamiques du Cameroun (ASPHADYCAM) et Aucun Frein Face aux Handicaps (AFFH), cette initiative marque une relance significative de l’engagement collectif en faveur des personnes en situation de handicap. C’était à l’occasion de l’installation du nouveau bureau d’ASPHADYCAM.

Sous l’égide du Centre Multifonctionnel de Bépanda (CMB), acteur clé de l’insertion socioprofessionnelle et de l’autonomisation des publics vulnérables, cette action citoyenne a pris la forme d’un atelier de formation inédit sur les gestes qui sauvent. Une première du genre, symbolique et concrète, qui vise à renforcer la capacité d’action des personnes souvent reléguées aux marges de la société, des personnes trop souvent invisibilisées.

Ce 10 mai, la salle polyvalente du CMB s’est ainsi transformée en véritable laboratoire d’apprentissage vital. L’enjeu étant clair : transmettre à chaque participants des savoirs essentiels pour répondre efficacement aux urgences sanitaires. Car pour ASPHADYCAM et l’AFFH, le message est sans équivoque : former pour inclure n’est pas une option, c’est une nécessité, une urgence.

L’atelier, rythmé par des démonstrations pratiques, a permis aux participants d’acquérir des réflexes de premiers secours : reconnaître un malaise, sécuriser une victime, intervenir avec sang-froid. Dès l’ouverture, Eugène Dicki, pompier en poste en France, formateur engagé et membre actif d’AFFH, a posé le cadre : « Lors des premiers secours, aucun médicament ne doit être administré. » Trois mots-clés guident toute intervention : Prévenir, Alerter, Secourir. Des gestes simples, mais décisifs.

Selon lui, les cinq premières minutes sont cruciales. Il a démontré comment placer une victime en position latérale de sécurité, maintenir ses voies respiratoires dégagées et assurer sa surveillance jusqu’à l’arrivée des secours. Plus qu’un enseignement technique, le message transmis est fort : les personnes en situation de handicap ne sont pas de simples bénéficiaires d’assistance, mais des acteurs capables d’agir, de protéger et d’inspirer.

Les témoignages parlent d’eux-mêmes. Alfred Ngondjo, 54 ans, devenu déficient visuel il y a six ans, partage avec émotion : « Cette expérience a été une révélation. J’ai appris à intervenir en cas de saignement de nez, à réagir à un étouffement… Aujourd’hui, je sais que je peux sauver une vie. » Plus qu’un apprentissage technique, c’est une confiance retrouvée qui s’exprime  un levier essentiel vers l’autonomie, la dignité et la reconnaissance sociale.

À travers cette initiative inclusive, la Ville de Douala, via le CMB, bras opérationnel de son action sociale, réaffirme son engagement à façonner une cité plus solidaire, formatrice et profondément humaine. En dotant les plus vulnérables des moyens de devenir acteurs de leur propre sécurité, elle participe à construire une Douala plus résiliente, où chaque citoyen est un maillon essentiel de la chaîne de secours.

À l’issue de l’atelier, les participants sont repartis avec une attestation  mais surtout avec un bagage précieux : la capacité d’agir sur leur propre destin, et celui des autres. Sauver et se sauver devient alors un acte d’autonomisation, un pas décisif vers la dignité, de visibilité et d’inclusion.

Yolande T

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