Transition énergétique : Douala se positionne en leader pour un avenir durable
Face à une croissance démographique rapide et à des modes de vie en mutation, la Région du Littoral, avec Douala en tête, voit ses besoins énergétiques exploser. Pour y répondre, la ville mise résolument sur l’innovation. C’est dans ce cadre que se sont tenues, les 19 et 20 mars 2025, les deuxièmes Assises du Littoral sur les énergies renouvelables, sous le thème : « Enjeux et développement des énergies renouvelables dans la région du Littoral ».
Entre délestages, inégalités d’accès et dépendance aux énergies fossiles, la transition énergétique n’est plus une option mais un impératif. Surtout, la crise qui se profile peut aussi devenir un levier de transformation. « Le Littoral a les moyens de faire mieux et autrement », a déclaré le représentant du ministre, ouvrant des échanges placés sous le signe de la co-construction. Autour de la table, collectivités, entreprises, chercheurs, bailleurs, citoyens et innovateurs locaux ont croisé leurs visions pour bâtir un avenir énergétique plus équitable et durable. « Notre modèle actuel ne répond plus aux besoins des populations. Il faut penser local, intelligent et inclusif », a insisté un cadre de la Communauté urbaine de Douala.
Le Littoral regorge de ressources inexploitées matérialisée par un ensoleillement constant, un fort potentiel en biomasse, des flux hydrauliques exploitables, et des déchets valorisables. Ces atouts font de cette région un terrain idéal pour l’expérimentation de modèles énergétiques innovants, adaptés aux réalités locales. Dans cette optique, les Assises ont révélé des solutions concrètes : mini-centrales solaires pour les zones enclavées, filières de valorisation des déchets organiques, petites centrales hydroélectriques pour les zones rurales. En effet, ces projets, portés par des start-ups, des coopératives et des communes, montrent que la transition énergétique peut être à échelle humaine.

Cependant, les défis existent, notamment l’accès au financement, un cadre réglementaire inadapté et le manque de compétences techniques. Néanmoins, les dynamiques locales se multiplient. « Ce n’est pas un luxe, c’est une urgence », a rappelé une entrepreneure verte, soulignant que les énergies renouvelables doivent devenir le socle d’un développement urbain résilient. Face à cette urgence, Douala a saisi l’opportunité, annonçant son engagement à soutenir des projets pilotes dans les quartiers vulnérables, à former des techniciens aux technologies vertes et à intégrer l’énergie dans ses plans urbains.
Ainsi, ce virage marque un profond changement de posture. Douala, longtemps spectatrice, choisit désormais de jouer un rôle actif dans sa transition énergétique, valorisant ses ressources, son potentiel et surtout ses habitants. À travers les Assises du Littoral, les graines d’un écosystème décentralisé, circulaire et inclusif ont été semées. Un écosystème où la ville ne se contente plus de consommer, mais produit, transforme et redistribue, impliquant pleinement ses citoyens dans la transformation.

En embrassant la transition énergétique, Douala dépasse le simple cadre technique. La ville s’ouvre par la même occasion la voie de l’autonomie énergétique. Une approche fondée sur l’innovation, l’équité et l’intelligence collective. Ce modèle, à taille humaine, reproductible, adaptable et surtout, inspirant pour toutes les villes africaines en quête d’un futur durable montre la direction à suivre. Le cap est tracé ; il ne reste plus qu’à avancer.
By Cities Hebdo









