La Communauté Urbaine de Douala organise une table ronde pour mettre en lumière le rôle que joue la femme dans le maintien de la paix
L’initiative du 6 Mars 2025 à la salle des fêtes d’Akwa,s’inscrit dans le cadre des activités marquant la 40e édition de la journée internationale des droits de la femme. L’événement présidé par le maire de la ville de Douala, Dr Roger Mbassa Ndinè, a rassemblé d’éminents universitaires, des experts ainsi que des femmes issues de divers administrations.
Sous le thème fédérateur “Femme et culture de la paix”, cette assise a eu pour objectif de réaffirmer et de démontrer la contribution indispensable des femmes à la préservation de la stabilité sociale. Le maire de la Ville de Douala, Dr Roger Mbassa Ndinè, accompagné de ses adjoints, a souligné l’importance de cette discussion pour une société harmonieuse. Le Pr jean Roger Essombe Edimo, modérateur de la table ronde, a planté le décor en présentant les différents panelistes et les sous – thématiques à aborder. À travers des exemples concrets, les intervenants ont mis en évidence la valeur de l’existence féminine au sein de la famille, dans le monde professionnel, dans la tradition et dans l’ensemble de la société. Le Pr. Étienne Mbandji Mbena, premier intervenant, a décortiqué le rôle crucial de la femme dans la promotion de la paix. Il a souligné son rôle préventif, la décrivant comme un vecteur de paix familiale par le dialogue et l’apprentissage des règles domestiques aux enfants. Au-delà, il a insisté sur son rôle social, participant à l’éducation des enfants et diffusant une culture de tolérance et de paix, notamment dès l’école maternelle.
Par ailleurs, il a mis en lumière le rôle curatif de la femme, celle vers qui on se tourne pour rétablir la paix une fois celle-ci perturbée, tant formellement, par son engagement en politique et dans la magistrature, qu’informellement, par ses conseils au sein du foyer. “La femme est un point indéniable pour le maintien de la paix”, a-t-il conclu. Le Dr Estelle Etoh Ekweoneng, chargée de cours à l’Université de Douala, a corroboré ces propos, soulignant qu’aucune paix ne peut être durable sans le soutien des femmes. Plaidant pour une représentation accrue des femmes dans les sphères de décision, elle a centré son intervention sur le rôle de la femme dans la résolution des conflits et la consolidation de la paix. Elle a évoqué l’importance du pragmatisme et du recours à la médiation. Habiles et naturellement douces, les femmes, omniprésentes dans la société, savent apaiser les tensions. Elle a cité en exemple la mobilisation des femmes lors des tensions dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, qui se sont unies pour réclamer le retour à la paix.
Pour sa part, le Pr. David Nkake , maître de conférences à l’Université de Douala, a élargi la perspective en mettant l’accent sur le rôle crucial de la jeune fille dans le processus de maintien de la paix. Son exposé a visé à identifier les défis auxquels les femmes sont confrontées et les opportunités qui s’offrent à elles dans la recherche, la prévention et le maintien de la paix au sein de la société camerounaise.
La contribution des femmes réfugiées
Samira Keita Staneck, Protection Officer à l’UNHCR Douala, a clôturé les interventions en soulignant le rôle déterminant des femmes déplacées dans la consolidation de la paix au Cameroun. Elle a mis en avant leur contribution économique, résultant des formations pratiques (fabrication de savon, etc.) dispensées au sein des communautés hôtes, qui leur permettent d’acquérir une autonomie financière. Tout en reconnaissant les défis liés à l’exclusion et aux discriminations de genre, Mme Keita Staneck a précisé que la ville de Douala accueille actuellement 18 000 réfugiés. L’UNHCR préconise le dialogue communautaire, l’inclusion sociale et l’autonomisation économique comme leviers pour permettre à ces femmes de jouer pleinement leur rôle dans l’activation de l’économie camerounaise.
Les avis éclairés des panelistes ont été salués par l’assemblée et l’exécutif communautaire, qui, par ailleurs a été encouragé à employer davantage de femmes au sein de l’institution. La table ronde s’est achevée par une session interactive de questions-réponses, suivie de témoignages poignants de femmes réfugiées, victimes de guerres. Ces histoires bouleversantes ont rappelé à chacun l’impérieuse nécessité de devenir des artisans de paix, la guerre n’étant que source de souffrance. En signe de reconnaissance, le Dr. Roger Mbassa Ndinè a remis des certificats à tous les panelistes, ainsi que des “shopping bags” bien garnis, les remerciant pour leurs contributions éclairantes.
Teclaire Yetna