Santé numérique : Vers un cadre juridique pour protéger les données médicales
À l’heure où la transformation digitale s’accélère dans le secteur de la santé, la protection des données médicales devient un enjeu majeur. Pour garantir leur confidentialité, leur sécurité et un usage éthique, une réglementation adaptée s’impose. C’est dans ce cadre qu’a eu lieu, le 7 février 2025 à Yaoundé, la deuxième concertation nationale sur la gouvernance des données de santé, présidée par le professeur Louis Richard Njock, secrétaire général du MINSANTÉ.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du développement du dossier médical électronique et répond à la nécessité de réguler la collecte et l’exploitation des informations de santé. L’objectif est double : protéger la vie privée des citoyens tout en optimisant la gestion des données pour améliorer la qualité des soins et le suivi des patients. Après une première rencontre tenue le 16 mai 2024, cette concertation a réuni les principaux acteurs du secteur : responsables du MINSANTÉ, administrations partenaires, partenaires techniques et financiers (PTF) et représentants de la société civile. Ensemble, ils ont examiné les dispositifs juridiques existants, notamment la loi sur la cybersécurité et celle de décembre 2024 sur la protection des données personnelles, afin de définir un cadre réglementaire spécifique aux enjeux du domaine de la santé.
À l’issue des échanges, une feuille de route a été adoptée avec trois axes prioritaires : la soumission d’une note au Chef de département soulignant l’urgence d’un cadre juridique dédié aux données de santé, la création d’un groupe de travail chargé de l’élaboration des textes réglementaires nécessaires, et le lancement d’une campagne nationale de sensibilisation et de plaidoyer auprès des professionnels et du grand public.
L’élaboration de ce cadre juridique marque une avancée stratégique pour le système de santé. En garantissant la protection et l’exploitation responsable des données médicales, cette initiative vise à renforcer la confiance des citoyens, améliorer la qualité des soins et stimuler l’innovation médicale. Une gouvernance efficace des données contribuera également à optimiser les politiques de santé publique et à renforcer l’efficacité des interventions sanitaires.
Avec cette démarche, le pays se dote des outils nécessaires pour relever les défis du numérique et assurer un accès aux soins plus équitable et sécurisé pour tous.
Ingrid Mbalmog