Réforme de la CNI : Délivrance en 48 heures bientôt effective dans les chefs-lieux de région
L’annonce a été faite le 31 janvier 2025 par Martin Mbarga Nguélé, délégué général à la sûreté nationale. Ce nouveau dispositif sera mis en place selon un calendrier progressif à compter de ce mois de février 2025. Il prévoit notamment de traiter les cas de double identité afin de permettre une participation massive des Camerounais aux élections à venir.
Les grandes annonces sont souvent faites lors des moments festifs, et le délégué général à la sûreté nationale semble parfaitement maîtriser cette tradition. En recevant les vœux de nouvel an de ses collaborateurs à Yaoundé la semaine dernière, Martin Mbarga Nguélé a révélé qu’à partir de février 2025, il sera désormais possible d’obtenir sa carte nationale d’identité en 48 heures dans les dix chefs-lieux de région, à savoir Douala, Yaoundé, Bamenda, Buéa, Bafoussam, Maroua, et autres.
Le lancement de cette initiative se déroulera en deux phases, sur une période d’une semaine. Le 17 février 2025 marquera le début du pré-enrôlement des demandeurs, un processus similaire à celui du passeport biométrique. Pour ce service, le tarif a été réajusté à 10 000 francs CFA, contre 2 800 francs CFA auparavant, conformément à un arrêté de juin 2024. La seconde phase, l’enrôlement physique, se tiendra le 24 février, et la carte sera délivrée 48 heures plus tard.
Si dans des villes comme Ngaoundéré, Garoua et Ebolowa, cette mesure est saluée, certains restent toutefois sceptiques et attendent des actes concrets. Leur méfiance est due à deux raisons principales. D’abord, les autorités avaient promis une mise en place de la délivrance des CNI en 48 heures d’ici la fin de l’année 2024, mais cela ne s’est pas concrétisé. Ensuite, certains citoyens, malgré leurs démarches pour obtenir ce document, n’ont toujours pas reçu leur carte. En tout, plus de 385 000 cartes nationales d’identité attendent encore leurs propriétaires dans les différents centres d’identification à travers le pays.
Dans une communication antérieure, le délégué général à la sûreté nationale avait expliqué les causes de ces retards, mentionnant notamment la production de faux documents et la problématique de la double identité, qui touche un grand nombre de compatriotes. Depuis le 10 janvier 2025, ceux qui sont concernés peuvent soumettre des demandes de régularisation auprès des dix délégations régionales de la sûreté nationale, où un comité interministériel examine chaque dossier. Le DGSN assure que ces personnes seront contactées pour la régularisation de leur situation. Quant à ceux dont la demande est en règle mais dont la carte n’a pas encore été délivrée, il a promis que cela se fera dans les plus brefs délais.
Il est désormais évident qu’en 2025, le peuple camerounais sera appelé à se rendre aux urnes. Toutefois, des dizaines de milliers de citoyens n’ont pas encore pu s’inscrire sur la liste électorale. En prenant des mesures pour accélérer l’obtention des CNI, le gouvernement espère ainsi permettre à un grand nombre de Camerounais de participer aux élections, qui pourraient se tenir en octobre 2025. Cette participation pourrait être décisive pour l’avenir politique du pays, notamment concernant le maintien de Paul Biya à la présidence ou son départ pour Mvomeka, son village natal.
Etic François Bekolo