RDC : Plus de 80 journalistes demandent protection après de multiples agressions dans le Nord-Kivu
Dans un contexte de guerre et d’insécurité grandissante au Nord-Kivu, des journalistes réfugiés à Goma dénoncent les agressions répétées dont ils sont victimes et appellent les autorités à assurer leur sécurité.
Dans le Nord-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC), la situation sécuritaire critique menace gravement la liberté de la presse. Plus de 80 journalistes, ayant fui les combats entre les rebelles du M23 et les FARDC, se sont réfugiés à Goma, où ils dénoncent des attaques répétées. Ces “chevaliers de la plume”, originaires des territoires de Masisi, Rutshuru, Lubero et Walikale, ont subi au moins douze agressions, menaces et pillages de leur matériel, souvent lors de leur retour au domicile.
Le coordonnateur du groupe, Justin Bin Serushago, dénonce l’inaction des services de sécurité face aux plaintes déposées. Il souligne l’absurdité de la situation : se sentir en sécurité à Goma, pourtant cible d’agressions et de pillages. Il appelle les autorités à renforcer la protection des journalistes, leur permettant ainsi de continuer à exercer leur métier dans un contexte de guerre marqué par une criminalité galopante et des tueries quotidiennes.
Cette situation alarmante est illustrée par l’assassinat de Yoshua Kambere Machozi, animateur d’une radio communautaire de Walikale, retrouvé mort huit jours après son arrestation par le M23, un crime condamné par Reporters sans frontières (RSF). Au moins quatre radios communautaires ont également été attaquées et pillées dans les zones occupées par les rebelles. La menace qui pèse sur les journalistes, au cœur d’un conflit impliquant le M23, soutenu par le Rwanda, et les FARDC, appuyées par des alliés, nécessite une intervention urgente des autorités pour garantir leur sécurité et préserver la liberté d’informer.
Ingrid Mbalmog