Douala/ Sécurité routière : La guerre des nerfs entre les policiers et les Mototaximans s’amplifie.
Entre les embouteillages chroniques et les contrôles policiers, la vie des mototaximans de la métropole économique est rythmée par une course-poursuite permanente, un jeu du chat et de la souris où la solidarité et la ruse sont leurs armes.
Face aux policiers, souvent perçus comme des prédateurs, les mototaximans s’organisent. L’information circule à la vitesse de l’éclair, chaque motard s’informant sur la présence des forces de l’ordre comme les grains de maïs sur un épi. Des raccourcis secrets, passant par la passerelle de la zone industrielle ou par Logbaba, sont constamment utilisés pour contourner les contrôles, parfois moyennant un “droit de passage” de 100 FCFA. Marcien, jeune conducteur de moto, dénonce l’excès de zèle des policiers qui, selon lui, exigent des sommes exorbitantes pour laisser passer. “Tout le monde sait que ce n’est pas facile d’avoir tous les papiers d’un véhicule. Moi, j’ai ma CNI, et mon permis de conduire, jusque là, le contrôleur demande 5000 FCFA pour passer. Son courage me dépasse”, explique-t-il d’un ton détendu.
Une version clairement rejetée par un inspecteur de police rencontré en soirée, lorsqu’il était 19h30 minutes au tunnel Ndokotti. Ce dernier justifie ces contrôles par le besoin de sécurité pour les conducteurs de motos et leurs clients, en insistant sur l’importance de la mise en conformité. “Si nous sommes dehors, c’est pour veiller sur la sécurité des personnes , et rien d’autre.” fait savoir l’agent de police. Malheureusement, cette course effrénée n’est pas sans risques.
En effet, les conducteurs d’engins à deux roues, poussés par la panique et le désir d’éviter les contrôles, prennent souvent des risques inconsidérés, conduisant à des accidents. Esther, qui a été renversée après la mairie de Logbaba suite à une folle fuite pour échapper à un contrôle, témoigne des dangers de cette pratique. “J’ai paniqué parce qu’il ne m’a pas dit qu’il va emprunter les “sissongo” pour fuir la police…je pouvais perdre ma vie comme ça.” témoigne la cliente.

Dès lors, la situation reflète une tension palpable entre les mototaximen et les forces de l’ordre. Si les policiers insistent sur le respect des règles et la sécurité, les conducteurs de mototaxis dénoncent les abus et l’excès de zèle. Le problème de la circulation à Douala appelle à une réflexion plus approfondie et à une collaboration constructive entre les différents acteurs pour garantir une circulation plus fluide et plus sûre pour tous.
Teclaire Yetna







