Douala: Un regard neuf sur le handicap pour une inclusion sociale effective
Dans le but de lutter contre la stigmatisation et de favoriser l’inclusion sociale, la communauté urbaine de Douala a organisé une causerie éducative sur la perception du handicap le 14 juin 2024 au Centre Multifonctionnel de Bepanda. Sous le thème “Le handicap autrement”, l’événement a rassemblé parents, professionnels de santé, travailleurs sociaux et autres parties prenantes pour une meilleure compréhension du handicap et une approche plus inclusive.
L’expert en prise en charge psycho-éducative Ntem Massoma David a mené un exposé détaillé, visant à déconstruire les idées reçues sur le handicap. Il a insisté sur le fait que le handicap n’est pas une maladie, mais une “limitation des procédés” d’une personne à réaliser certaines actions. Pour une meilleure compréhension, l’éducateur a défini clairement les différents types de handicaps, en distinguant les concepts de handicap, déficience, incapacité et infirmité.

L’exposé a couvert une large gamme de handicaps, allant des handicaps physiques comme l’infirmité aux handicaps mentaux comme l’autisme et la schizophrénie. Des exemples concrets de signes comportementaux et les causes des handicaps, notamment les accidents de la route, les agressions et les causes congénitales ont été explorés. Il a également souligné les capacités des personnes handicapées, citant des exemples de succès dans des domaines tels que le judo et la musique.
A cœur ouvert
Après l’exposé, la parole a été donnée aux participants, qui ont partagé leurs expériences personnelles sans filtre. Mama Berthe, mère d’un petit garçon de 5 ans , a témoigné de son soulagement après avoir enfin compris la condition de son fils grâce à la causerie. “J’ai fait des examens, mais on ne m’avait jamais dit qu’il était autiste. Aujourd’hui, j’ai compris. Je suis apaisée, même si c’est à 50%… Mais je sais qu’il peut avoir une vie normale malgré son autisme”, a-t-elle déclaré, les larmes aux yeux.
Papa Victor, père d’un enfant handicapé mental, a quant à lui, appelé les pères à ne pas abandonner leurs familles face à l’handicap. “Il faut soutenir nos femmes, car cela nécessite une union de force des deux parents. Il faut encadrer nos enfants et leur donner l’amour dont ils ont besoin”, a-t-il souligné.

Une articulation qui a viré naturellement à une thérapie. En effet, l’intervention de Mme Mbappé Eyoum Alice, sous-directrice des affaires sociales et de la promotion de la femme à la CUD, a mis l’accent sur l’importance de l’amour et du soutien pour les personnes handicapées. Mme Ngo Epoumb Roselyne, Directrice du Centre spécialisé de la voix des Autistes à Nyalla pariso, a encouragé un changement de regard sur le handicap, invitant la foule à leur donner beaucoup d’attention. C’est donc à l’issu de cet echange très édifiant, que le concept de handicap a trouvé sa définition positive dans l’acronyme HANDICAP :
- H – Humain-Humanité : Soulignant la nature humaine commune à tous, au-delà des différences
- A – Attention, Acceptation : Encouragent le respect, la compréhension et l’inclusion.
- N – Nouveau : Indique que le handicap peut être une opportunité de développement et d’innovation.
- D – Différence : Reconnaissant la diversité et la richesse que chaque personne apporte.
- I – Informations : Soulignant l’importance de la connaissance et de la sensibilisation.
- C – Conduite : Promouvant une attitude positive et inclusive envers les personnes handicapées.
- A – Avenir : Mettant en avant la possibilité d’un avenir positif et plein de potentiel.
- P – Prise en charge, Potentialités : Soulignant l’importance d’un accompagnement adapté et la reconnaissance des capacités de chacun. En sensibilisant la population, les organisateurs espèrent contribuer à la création d’une société plus inclusive, où les personnes handicapées sont acceptées et soutenues dans leur intégration sociale. La communauté urbaine de Douala sous la houlette du Dr Roger Mbassa Ndinè, maire de la ville a pris l’initiative d’organiser cette rencontre vitale, et espère que ce ne sera que le début d’un dialogue continu pour une meilleure compréhension.
Ingrid Mbalmog