Le café camerounais : Un Trésor Convoité et un Défi de Production
Le café camerounais suscite un vif intérêt sur la scène internationale. Des pays tels que l’Algérie, la France, la Belgique et le Portugal se disputent ardemment cette précieuse denrée. Bien que sa part de marché ne représente que 0,1% entre 2018 et 2022, le café camerounais a su conquérir le cœur de ces quatre nations. Il absorbe à lui seul 62,9% des exportations annuelles de l’année 2022.
L’Algérie trône au sommet de la liste, ayant acquis officiellement 18,6% des cargaisons de café expédiées par le Cameroun. Le pays africain dépasse ainsi de peu la France qui s’est octroyée 15,5% de cette précieuse récolte. La Belgique et le Portugal suivent de près, avec respectivement 14,5% et 14,3% de parts.
Pourtant, malgré cet engouement sur les marchés étrangers, la filière café au Cameroun peine à retrouver sa vigueur depuis de nombreuses années, notamment en raison d’une désaffection des producteurs, découragés par des prix d’achat peu rémunérateurs et les impacts dévastateurs des changements climatiques. Cette réalité se reflète dans les chiffres, témoignant d’une baisse significative de la production de café, passant de 130 000 tonnes dans les années 90 à seulement 12 157 tonnes durant la campagne 2020-2021, soit une diminution de 50,7% par rapport à la période précédente.
Cependant, tandis que la production peine à prospérer, le secteur de la transformation montre un dynamisme contraire. Contrairement au cacao, où les multinationales étrangères dominent la transformation, celle du café au Cameroun est gérée par des acteurs locaux qui se distinguent souvent à l’international grâce à la qualité de leurs produits.
Ainsi, malgré les défis rencontrés dans la production de café, la réputation du café camerounais demeure resplendissante sur la scène internationale, promettant un avenir solide pour le secteur de la transformation locale.
Teclaire Yetna
