Lutte contre l’Infodémie : L’OMS Renforce les capacités de plus de 40 Journalistes Africains
Répondant à l’émergence du phénomène des fausses informations en période d’épidémie, que l’OMS qualifie désormais d’« Infodémie », l’Organisation Mondiale de la Santé a réuni plus d’une quarantaine de journalistes africains autour d’un atelier de formation préventif. Cet atelier, qui s’est déroulé du 14 au 17 novembre dernier à Douala au Krystal Palace Hotel, visait à impliquer ces professionnels des médias dans la lutte contre la propagation des fausses informations pendant les épidémies.
Au cours de son discours d’ouverture du 14 novembre, Dr Phanuel Habimana, représentant de l’OMS au Cameroun, a souligné l’urgence de sensibiliser les médias par rapport à cette notion d’Infodémie, malgré la déclaration du directeur général de l’OMS selon laquelle la pandémie de COVID-19 ne constituait plus un problème de santé publique d’ordre international.Les ateliers, qui se sont déroulés ont rassemblé les responsables de communication de l’OMS de plusieurs pays africains ainsi que des journalistes pour une formation de 4 jours. En tout, 40 journalistes venant de 9 pays, à savoir le Niger, le Togo, la Mauritanie, Madagascar, la RDC, le Burkina Faso, le Bénin, la Guinée et le Cameroun, ont bénéficié de cette initiative de renforcement des capacités initiée par l’OMS, en collaboration avec le gouvernement camerounais.
Salif Diarra, l’un des formateurs de l’OMS, chargé du renforcement des capacités au Bureau Régional de l’OMS à Brazzaville, a souligné l’importance de cette formation régionale, visant à informer les journalistes sur l’infodémie et son impact potentiel sur la santé publique. Il a également souligné le rôle de ces acteurs phares en tant que relais dans la lutte contre l’infodémie. << C’était une formation de quatre jours où ces journalistes ont été formés sur ce que c’est l’infodémie et comment elle peut impacter la santé publique en générale… Les personnes formées, doivent être des relais dans leurs différents pays ou leur communautés, pour dire au gens que la gestion de l’infodémie a un impact sur la santé publique. Il fallait le faire, parce beaucoup pensaient que la gestion de l’Infodemie c’est uniquement du Fact Checking, et bien non, parce qu’il y a en plus du Fact checking, l’écoute social avancé, qui consiste à savoir ce qui se dit sur les épidémie, et les recommandations, c’est à dire des actions pour prouver que la maladie existe. Développer des techniques pour démontrer l’existence de la maladie, entre autres>>, a t’il déclaré.
Ayant participé activement à la formation, le journaliste mauritanien Kissina Diajana, a attesté l’utilité de cette nouvelle méthode de recherche d’informations et a encouragé ses pairs à utiliser les connaissances acquises de manière proactive. “cette formation est une nouvelle méthode de traque de l’information, c’est dire entrer dans les plateformes et rechercher la bonne information. L’OMS à fait sa part, tout dépend maintenant de l’usage que les Journalistes en font. Il faudrait que les journalistes soient capables de comprendre ça, sans avoir forcément besoin des renforcements de capacité venant d’ailleurs.»
Par ailleurs, le représentant du Ministère de la Santé Publique du Cameroun a également salué cette initiative, soulignant l’aspect utile de la formation pour le futur travail dans le domaine de la santé publique. Un pas remarquable qui a été apprécié par tous les participants, qui à leur tour n’ont pas manqué de relever l’impact de cette collaboration entre l’OMS et les professionnels des médias pour contrer les fausses informations en période d’épidémie.
Teclaire Yetna