Douala : Des personnes atteintes de maladie mentale aux petits soins du maire de ville
A l’initiative du Dr Roger Victor Mbassa Ndinè, plusieurs personnes atteintes de maladie mentale ont été coiffées, vêtues et nourries.Un, deux et trois malades mentaux se faisant couper cheveux, barbe et ongles en plein jour. La scène est inhabituelle à Douala.
Pourtant c’est bien ce qui s’est passé dans l’après-midi ensoleillé du 8 Octobre dernier, à entrée lycée, zone tant populeuse que populaire de la sortie Est de la ville. Par la suite, ces concitoyens au psychisme fragile, ont été habillés d’un tee-shirt blanc, avant de recevoir chacun, un paquet de denrées alimentaires. Plusieurs curieux, n’ont d’ailleurs pas hésité à sortir leur téléphone portable pour immortaliser ces faits qui pour eux, relèvent de l’incroyable mais vrai.
Ces actions initiées par Dr Roger Victor Mbassa Ndinè, maire de la ville de Douala, ont été répétées dans divers coins de la capitale économique, précisément à Bonanjo, Akwa, Bépanda entre autres, ainsi que dans certains domiciles privés où vivent ces personnes. A chaque escale les populations sont restées les yeux grandement ouverts, en signe d’étonnement.
Autant le souligner, leur attitude ne tombe pas du ciel. Au Cameroun les “Pamme”, acronyme auquel il faut désormais s’habituer pour désigner les personnes atteintes de maladie mentale et errantes, sont souvent rejetées, méprisées, clairement stigmatisées et abandonnées à elles-mêmes. Pourtant, d’après Dr Justine Laure Menguene Mviena, sous-directeur de la santé mentale au ministère de la santé publique, “ces personnes souffrent de la maladie de schiphrozenie. Elles ont besoin d’être valorisées, respectées et considérées.
Elles sont comme vous et moi. Quand elles nous approchent, on en rit, on se moque d’elles. C’est ce qui les rend agressives”
Le message de sensibilisation ainsi lancé par celle qui est par ailleurs psychiatre, cadre justement avec l’objectif visé par Communauté urbaine de Douala. Cette institution municipale a en effet organisé une série de trois jours d’activités pour rappeler à la conscience collective que la santé mentale est un droit humain, tel que le stipule d’ailleurs le thème l’édition 2023 de la journée mondiale de la santé mentale. Saurait-on un jour l’intégré ? La question mérite d’être posée.
Eric François Bekolo