Présidentielle 2025 : Le SDF propose une alliance technique pour sécuriser le vote
À quelques jours du scrutin du 12 octobre, le Social Democratic Front (SDF) surprend en proposant non pas une alliance électorale, mais une coopération opérationnelle. Objectif : unir les forces de l’opposition pour garantir la transparence du vote.
Le ton a été donné par Louis-Marie Kakdeu, directeur de campagne de Joshua Osih, dans un communiqué publié le 9 octobre. Le SDF y affirme avoir respecté scrupuleusement les exigences du Code électoral, notamment l’article 54 relatif à la désignation des représentants dans les commissions locales de vote. Avec 31 670 scrutateurs déployés à l’échelle nationale, le parti assure une couverture totale des bureaux de vote. Mais au lieu de célébrer cette performance comme un atout partisan, il en fait un outil ouvert au partage.

Historiquement, les scrutins au Cameroun ont souvent été perturbés par l’absence ou la faible présence des représentants de l’opposition dans les bureaux de vote. Le SDF rappelle que depuis 2002, nombre de contestations électorales ont échoué faute de preuves collectées de manière coordonnée. En mettant en avant sa force de déploiement, le parti ne cherche pas la démonstration de puissance, mais un appel à la rationalité : sécuriser les votes ne peut pas être une bataille solitaire. L’enjeu dépasse les intérêts individuels pour devenir une responsabilité collective.
Dans cette perspective, Joshua Osih se dit prêt à travailler avec les autres candidats en lice afin de mutualiser les moyens humains et techniques. Il ne s’agit pas d’une alliance politique au sens classique, mais d’un pacte de surveillance citoyenne. En substance : plutôt que de surveiller les adversaires, il faut surveiller le processus. Cette posture pourrait marquer un tournant dans la culture politique de l’opposition, encore trop souvent prisonnière des ego et des méfiances réciproques.

Le débat de fond n’est plus tant “qui gagne ?”, mais «*_les résultats refléteront-ils réellement la volonté des électeurs ?». Dans un contexte où la confiance dans l’appareil électoral reste fragile, la stratégie du SDF pourrait offrir une issue inattendue : la transparence comme première forme de victoire. Si elle est saisie, cette main tendue pourrait transformer le scrutin, non pas en duel, mais en test de maturité démocratique.
Le 12 octobre, le véritable enjeu ne sera peut-être pas de départager les candidats… mais de savoir si le pays aura su protéger la voix de ceux qui votent.
Danielle Hélène Ngondjo







