Une opération coup de poing menée par le Ministère des Arts et du Tourisme a révélé un taux alarmant de non-conformité dans le secteur hôtelier de Bobo-Dioulasso au Burkina Faso . Selon les conclusions de cette visite inopinée, qui s’est déroulée le mardi 6 août 2025, seulement 25 % des établissements hôteliers de la ville respectent les normes d’hygiène et de sécurité en vigueur.

Cette initiative, menée par le Ministre Pingdwendé Gilbert Ouédraogo en personne, s’inscrit dans une volonté affichée du gouvernement burkinabè de professionnaliser son offre touristique et de garantir la qualité des services proposés aux visiteurs. Accompagné des équipes de contrôle du ministère, le Ministre Ouédraogo a inspecté plusieurs établissements hôteliers situés dans les quartiers centraux de Bobo-Dioulasso, notamment dans les secteurs de Dioulassoba, Tounouma et Ouaga 2000. Les agents ont minutieusement vérifié les installations sanitaires, la gestion des déchets, les dispositifs de sécurité incendie ainsi que la conformité des équipements.

Les constats ont été préoccupants : de nombreux manquements ont été relevés en matière d’hygiène, de sécurité et de maintenance des locaux. Ces lacunes compromettent la sécurité des clients et nuisent à l’image du tourisme burkinabè. Face à ces manquements, le Ministre Ouédraogo a tenu un discours ferme. Plusieurs hôtels ont reçu des avertissements officiels, les sommant de se mettre en conformité dans un délai de trois semaines. Au-delà de ce délai, des sanctions sévères seront appliquées, pouvant aller jusqu’à la fermeture temporaire des établissements récalcitrants.

Cette mesure radicale vise à envoyer un signal fort aux promoteurs hôteliers et à les inciter à prendre leurs responsabilités en matière de respect des normes. L’objectif est clair : garantir la sécurité des clients et renforcer la compétitivité du secteur touristique burkinabè. Le Ministre Ouédraogo a profité de cette tournée pour encourager les établissements qui respectent la réglementation et les inciter à maintenir leurs efforts en matière de qualité de service. Il a également salué les promoteurs qui ont entamé les démarches pour se mettre en conformité et les a exhortés à finaliser leurs efforts dans les meilleurs délais.

En revanche, le Ministre a adressé un message clair et sans équivoque à ceux qui fonctionnent dans l’illégalité : ils doivent se mettre en règle immédiatement, sous peine de voir leur établissement fermé. Il a également appelé les directeurs régionaux de la Culture, des Arts et du Tourisme à faire respecter les textes en vigueur et à exercer un contrôle rigoureux sur le secteur hôtelier. Cette opération coup de poing fait suite à un contrôle administratif mené par les services techniques du ministère du 14 au 21 juillet 2025, qui avait déjà révélé un taux de non-conformité alarmant : plus de 75 % des soixante-six appartements meublés contrôlés n’étaient pas en règle.

Le Ministre Ouédraogo a réitéré son appel aux promoteurs à respecter strictement les cahiers des charges et les dispositions réglementaires qui régissent le domaine. Il a précisé que parmi les établissements contrôlés, seuls quatre détiennent une autorisation d’exploiter à jour, tandis que 17 détiennent des autorisations à renouveler et 45 ne disposent d’aucune autorisation d’exploiter. Un délai de grâce de trois semaines est accordé aux promoteurs pour se conformer à la réglementation. Passé ce délai, des mesures coercitives seront mises en œuvre pour faire respecter la loi et garantir la sécurité des touristes.

Ingrid Mbalmog