Douala en mode Business Diplomacy : une ville-pont entre l’Afrique et les autres continents
Dans un contexte mondial marqué par la redéfinition des alliances économiques, Douala s’impose comme un acteur central du dialogue Sud-Sud d’une part, et nord-sud d’autre part. La capitale économique du Cameroun accueille, depuis le 3 juillet 2025, le Forum d’Affaires Turquie-Cameroun, vitrine d’une coopération stratégique qui monte en puissance. Porté par une volonté partagée d’explorer de nouveaux relais de croissance, cet événement redéfinit la manière dont les villes africaines peuvent devenir des plateformes diplomatiques à part entière, capables de catalyser des investissements structurants au service du développement local.
Ce rendez-vous s’inscrit dans une dynamique ambitieuse visant à connecter les acteurs économiques turcs et camerounais autour de projets concrets et de secteurs porteurs. Douala, avec son ancrage portuaire, son rayonnement sous-régional et son tissu entrepreneurial en pleine effervescence, se positionne comme une ville-interface, un territoire où convergent vision stratégique, coopération internationale et ambition urbaine. Plus qu’une simple rencontre d’affaires, ce forum révèle une ville en action, en projection, résolument tournée vers l’avenir.
Des ponts économiques pour bâtir des corridors de croissance
Le Forum Turquie-Cameroun s’illustre comme un accélérateur d’opportunités économiques et diplomatiques. Au cœur des échanges : agriculture, logistique, énergie, BTP, génie mécanique et construction d’infrastructures. Autant de secteurs dans lesquels les deux parties identifient des synergies à fort potentiel. L’objectif est clair : ouvrir un corridor d’affaires durable entre Ankara et Douala, en misant sur la complémentarité des savoir-faire et l’intégration des marchés.
Lors de la cérémonie d’ouverture, le ministre camerounais du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a tenu des propos à la fois pragmatique et inspirant. « Investir au Cameroun, c’est ouvrir la porte du paradis », a-t-il lancé, insistant sur la diversité des ressources, l’accessibilité aux marchés de la CEMAC, de la CEAC, et l’inscription du pays dans la ZLECAf, futur géant du commerce continental. Cette position géostratégique, alliée à un capital humain en plein essor, fait du Cameroun une destination de choix pour les investisseurs étrangers à la recherche de stabilité, de rendement et de perspectives à long terme.
Une diplomatie économique qui se « territorialise»
Au-delà des discours, ce forum incarne une nouvelle forme de diplomatie de terrain : une diplomatie économique décentralisée, où les villes deviennent les premiers catalyseurs de partenariats internationaux. Pour l’ambassadeur de Turquie au Cameroun, Volkan Oskiper, ce type d’événement est indispensable : « Il faut que nos entrepreneurs se rencontrent, se comprennent et collaborent concrètement. Plus les liens se tissent, plus les résultats sont durables ». Cette approche horizontale de la coopération place l’humain, la proximité et la confiance au cœur des projets.
Un avis que semble partager le Dr Geremie Sollè, premier adjoint au Maire de la Ville de Douala qui : « Ce forum est aussi un outil de transformation sociale. À travers ces échanges, nous voulons améliorer les conditions de vie des populations ». La dimension territoriale prend ici tout son sens, et Douala, en tant que métropole, capitalise sur sa capacité à accueillir, connecter, et valoriser. Les rencontres B2B, pierre angulaire du forum, visent à transformer les intentions en actions, en favorisant des accords concrets dans des secteurs clés. La coopération devient ainsi tangible, visible et mesurable à l’échelle locale.
Au sortir de ce forum, il convient de préciser que, un monde en quête de nouveaux modèles, Douala ne se contente plus d’être un port d’entrée. Principal pôle economique de la sous-région Afrique centrale, la ville devient un centre d’influence. Grâce à des initiatives comme le Forum Turquie-Cameroun, elle affirme sa capacité à fédérer, à négocier et à proposer. Elle ne regarde plus seulement vers le centre décisionnel, mais agit, attire, et transforme. Ce mouvement ascendant est une invitation à penser autrement les coopérations internationales, notamment par le bas, depuis les territoires, avec les villes comme moteur. Une perspective à suivre de près.
By Cities Hebdo