L’Avenir de l’Afrique se Façonne au 38ᵉ Sommet de l’Union Africaine à Addis-Abeba
Les 15 et 16 février 2025, Addis-Abeba en Éthiopie, a été le théâtre du 38ᵉ sommet de l’Union Africaine. Cette concertation des Chefs d’États africains marque un tournant décisif dans l’histoire du continent. Sous le thème “Justice pour les Africains et les personnes d’origine africaine à travers les réparations”, le continent réaffirme sa demande de reconnaissance historique et de justice tout en imposant sa place sur la scène mondiale. Ce sommet met en lumière des priorités stratégiques majeures : les réparations historiques, l’intégration économique, la transition numérique et énergétique, et le renforcement de la voix africaine dans la redéfinition des rapports de pouvoir mondiaux.
Réparations : Justice et Dignité Restaurées
La question des réparations domine les discussions. Il ne s’agit pas seulement de compensations financières, mais d’une demande fondamentale de reconnaissance des souffrances liées au colonialisme et à l’esclavage. Moussa Faki Mahamat, président sortant de la Commission de l’UA, souligne avec force : ” Les réparations ne sont pas simplement une question d’argent, mais un acte de reconnaissance des souffrances infligées à l’Afrique et à ses enfants à travers le monde. “ Ce processus vise à restaurer la dignité du continent tout en incitant les anciennes puissances coloniales à assumer leur héritage historique. Le sommet a servi de plateforme pour amplifier cette revendication, en appelant à la reconnaissance et à l’indemnisation des injustices passées.
Unité et Intégration : La ZLECAf comme Moteur de Croissance
Au cœur des débats, l’intégration économique continentale a occupé une place primordiale. La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) a été mise en avant comme un levier stratégique pour renforcer la position de l’Afrique sur le marché mondial. Mahamat Idriss Déby Itno, président entrant de l’UA, a affirmé : “La ZLECAf est bien plus qu’une simple zone de commerce ; elle représente la clé pour propulser l’Afrique vers un avenir d’industrialisation, de croissance inclusive et de prospérité.” L’objectif est de stimuler les échanges intra-africains, de favoriser l’industrialisation et de lutter contre la pauvreté, tout en veillant à ce que les bénéfices de cette croissance profitent à toutes les populations, y compris les plus vulnérables.
Transition Numérique et Écologique : L’Afrique en Leader de l’Innovation
La transition numérique et énergétique a également été un enjeu majeur du sommet. Mahmoud Ali Youssouf, président de la Commission de l’UA, a souligné la nécessité pour l’Afrique de se positionner comme un leader mondial dans ces domaines. ” L’Afrique doit non seulement rattraper son retard technologique, mais aussi se donner les moyens de diriger la révolution numérique et la transition énergétique, “ a-t-il déclaré. Dans cet esprit, un fonds d’investissement a été créé pour soutenir des projets technologiques et écologiques, plaçant ainsi le continent à l’avant-garde du développement durable et de l’innovation.
Renforcer la Voix de l’Afrique sur la Scène Internationale
Le sommet a également marqué un tournant dans la volonté du ” berceau de l’humanité “de peser davantage dans les discussions mondiales. Cyril Ramaphosa, président de l’Afrique du Sud, a souligné avec conviction : ” Il est impératif que l’Afrique soit représentée de manière plus significative dans les forums internationaux tels que le G20, afin de défendre ses intérêts et participer activement aux décisions mondiales sur le commerce, la gouvernance et le climat .” L’Afrique entend désormais être un acteur clé dans la redéfinition de l’ordre mondial et des décisions cruciales pour l’avenir de la planète.
l’Algérie montre le chemin de la bonne gouvernance
L’Algérie a montré un engagement concret en annonçant un soutien financier d’un million de dollars pour renforcer le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), un outil essentiel pour promouvoir la transparence et la responsabilité des institutions africaines. Abdelmadjid Tebboune, président algérien, a précisé : ” La bonne gouvernance est un pilier pour l’Afrique. Nous devons investir dans nos institutions et dans la responsabilisation de nos dirigeants pour garantir une gestion saine et équitable des ressources. “ Ce geste témoigne de la volonté du continent d’assurer un avenir plus stable et responsable sur le plan politique et économique.
L’ambitieuse feuille de route de Mahmoud Ali Youssouf
Mahmoud Ali Youssouf, président de la Commission de l’UA, a présenté une feuille de route ambitieuse pour l’avenir du continent, centrée sur l’intégration économique, la transition énergétique et numérique, ainsi que les réparations. ” Il est temps de renforcer nos institutions, d’encourager des projets structurants et de nouer des partenariats durables pour un développement inclusif et durable,” a-t-il déclaré. Son objectif est de créer un environnement propice à la coopération internationale et à la prospérité collective.
Le 38ᵉ sommet de l’Union Africaine a jeté les bases d’un avenir plus fort et plus uni pour l’Afrique. Grâce à des initiatives concrètes dans des domaines stratégiques tels que l’intégration économique, la transition numérique, la gouvernance et les réparations, l’Afrique se positionne désormais comme un acteur incontournable dans la redéfinition de l’ordre mondial. Comme l’a souligné Cyril Ramaphosa, ” Ce sommet est une étape majeure pour l’Afrique. Nous ne sommes plus simplement observateurs de l’histoire mondiale, nous sommes désormais acteurs de notre destin .” Plus que jamais, l’Afrique est prête à jouer un rôle de leadership dans la construction d’un monde plus juste, équitable et respecté pour ses peuples.
Cities Hebdo