Le 16 février 2025, les trois autres aires culturelles que compte le Cameroun se rassemblent autour de celle des Sawa pour clôturer en beauté l’édition 2025 du festival Madiba, un événement marquant où un groupe réalise une chorégraphie poignante sur le thème de l’esclavage. La cérémonie, présidée par Samuel Mvondo Ayolo, représentant personnel du Président de la République, a également vu la présence de nombreuses personnalités et autorités venant de tous horizons.

En 2024, lors de la clôture de la 6e édition, sa majesté Pr Narcisse Mouellè Kombi, chef du village Bona Anja Siga-Bonjo et promoteur du festival, affirmait que “Ce rendez-vous culturel annuel prend de l’ampleur”. Le dimanche 16 février 2025, à Bona Anja Siga-Bonjo, dans le département du Nkam, ses propos se confirment pleinement. Cette édition se distingue en effet par son prestige, avec la présence de nombreuses personnalités, dont Samuel Mvondo Ayolo, ministre Directeur du Cabinet Civil (DCC), représentant le Président de la République, et plus de dix autres membres du gouvernement. À leurs côtés, des autorités administratives, traditionnelles, militaires, municipales, des parlementaires, des hommes d’affaires et des invités de divers horizons.

La cérémonie débute à midi, cinq minutes après l’accueil du ministre DCC par le gouverneur de la région du Littoral, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua. Sa majesté Pr Narcisse Mouellè Kombi, accompagné des rythmes des tam-tams, lance un appel solennel aux ancêtres pour bénir le bon déroulement des festivités. Quatre jets d’eau jaillissent du fleuve Wouri, symbolisant une réponse favorable. Entre eux, une effigie du Président Paul Biya, vêtue d’une tenue traditionnelle des Fang-Beti, renforce la symbolique de l’événement.

Un autre moment clé de la cérémonie est la sortie des armoiries sacrées du peuple Sawa, représentant deux léopards et des pagaies sculptées, en toile de fond un baobab majestueux. Une pirogue, portée par six robustes porteurs, symbolise ce riche patrimoine culturel. Parallèlement, cinq grandes pirogues défilent en parade nautique sur le fleuve Wouri, un spectacle saisissant. Le rite du feu et celui de l’air pour la purification viennent conclure la phase des rituels. Les chefs traditionnels du Nkam, dans un acte solennel, réalisent le rituel de blindage, qu’ils terminent en plantant l’arbre de la paix et en offrant au ministre DCC deux cadeaux destinés au Président de la République.

Les festivités prennent ensuite une tournure artistique avec des performances exceptionnelles de divers groupes issus des quatre aires culturelles du Cameroun. Chaque prestation, qu’elle provienne des Sawa, des Fang-Beti, des Grassfields ou des communautés soudano-sahéliennes, est accueillie par des ovations. La prestation la plus émotive reste celle d’un groupe qui a interprété, à travers une chorégraphie bouleversante, l’histoire des esclaves africains et la traite transatlantique. La chanson “Liberté” d’Anne Marie Nzié clôture cette séquence musicale.

Le festival est également enrichi par des performances d’artistes tels que le groupe Bantou Pô Si, Jacky Doumbè, Hugo Nyamè, Épée et Koum, ainsi qu’un groupe d’Ambass-Bey. Après ces prestations, le ministre des Arts et de la Culture, Pierre Ismaël Bidoung Mpkatt, prend la parole pour saluer ces performances, soulignant qu’elles honorent le festival Madiba et participent à la valorisation du patrimoine culturel camerounais. Il évoque également l’importance historique du fleuve Wouri, dont le nom a inspiré celui du pays, et salue l’initiative d’avoir ouvert le festival le 14 février 2025 par une conférence sur les premières découvertes archéologiques dans la vallée du Wouri/Nkam.

Au terme de cette 7e édition riche en émotions et en expériences, il convient de souligner l’engagement du ministre de la Culture, qui a promis de soutenir les prochaines éditions du festival. Une promesse porteuse d’un avenir encore plus radieux pour le Festival Madiba.

Eric François Bekolo