Carnet noir Douala perd et pleure Suzanne Kala Lobè, une de ses avocates
La journaliste-éditorialiste qui a toujours affiché son désaccord face au traitement réservé à la capitale économique, a avalé sa plume aux premières lueurs du jour .
Réveil funeste pour Douala. La ville a aux aurores de ce jeudi 1er Août 2024, perdu une de ses plus valeureuses ressources humaines. Suzanne Bema Kala Lobè a rangé sa plume pour l’éternité. La très célèbre journaliste-éditorialiste a succombé à la suite d’une maladie. L’annonce de son décès a plongé les habitants de la métropole économique dans une tristesse générale. Une sorte de reconnaissance envers celle qui des années durant, a revêtu le manteau d'”Avocate de Douala“.
Comme un symbole, c’est cette ville qui la voit naître un 16 janvier 1953. Après de hautes études en sciences sociales en Europe, Suzanne Kala Lobè regagne la capitale économique. Au lendemain de la mort de son père le journaliste Iwiyè Kala Lobè, elle sera happée par le virus du journalisme. Et tout de suite, elle va faire au fil des ans, ses preuves dans divers organes, aussi bien de presse écrite que de radio et télévision avant de fonder EBK Production et le magazine Actu.
Tout au long de cette riche carrière, SKL s’illustre par un professionnalisme et surtout, une rudesse dans la critique. C’est probablement tout cela qui lui a valu d’être nommée membre du Conseil National de la Communication. Ces caractères lui ouvrent au préalable les portes de la société civile, par le biais de l’association ” Les amis de la ville” qui prône le développement harmonieux de Douala. Par ses prises de position, “Ma’a Su” comme les intimes la baptisent, n’hésite pas à se mettre à dos tous ceux qui concourrent à faire de Douala une ville poubelle.
Cette guerre à distance qu’elle mène contre les ennemis de l’ordre urbain, fait qu’elle fasse partie des doualais les plus consultés par les exécutifs communaux de la ville de Douala. Elle est selon plusieurs sources, de ceux qui avaient inspirés à la Communauté Urbaine de Douala, l’instauration des Journées Citoyennes de Propreté devenues avec le temps, “Jeudi de propreté”
Ses idées au profit de Douala ont toujours été véhiculées dans des phrases bien faites. Rien de surprenant pour celle qui était auteure de plusieurs publications. Cette Suzanne culturelle, c’est aussi une coiffure rarement surnaturelle, un goût pour le kaba et surtout, une sensibilité au bon makossa. Elle ne se gênait donc pas à accompagner sur scène quelques grands de ce rythme “made in Douala”. Elle aura par exemple presté aux côtés de Henri Njoh et Etienne Mbappè, respectivement à “Mélodies d’antan” et “La Pression de Deido”. Et c’est bien pour ces raisons multiples que la ville entière pleure sa Suzanne Kala Lobè.
Florent NWAHA