Un homme assassine sa concubine à coups de machette à Douala
Ce 2e drame en l’espace d’une semaine, rallonge à près de 90 cas, la liste des féminicides enregistrés ces derniers 18 mois au Cameroun.
Qu’est-ce qui peut bien pousser quelqu’un à un tel niveau de cruauté envers sa compagne? Cette question est sur les lèvres de plusieurs habitants de Bwang-Bakoko, non loin du carrefour Yassa à l’entrée Est de la ville. Et ceci, depuis qu’un homme a grièvement blessé sa concubine en usant d’une machette. La pauvre dame, âgée d’environ trente ans, rend l’âme à bord du taxi la conduisant dans un hôpital. N’eût été la prompte intervention des éléments de la police nationale, son bourreau allait être lynché par une foule en furie.
Une semaine auparavant, à Ndogbati, un autre cas de féminicide avait défrayé la chronique. Cette fois-là, un homme avait mis à exécution sa promesse d’abréger le séjour terrestre d’une jeune fille orpheline, au motif qu’elle a décidé de mettre un terme à leur relation. La défunte était fatiguée de se faire régulièrement bastonner par son bien-aimé. Elle avait alors trouvé refuge dans la famille d’une amie. Informé son “boxeur” de concubin va de nuit, incendier le domicile après avoir pris soin de bloquer de l’extérieur, l’unique porte d’entrée. La jeune dame et deux autres occupants de la maison, vont périr sur place. L’un des deux rescapés dėcède quelques jours plus tard à l’hôpital général de Douala.
Ces deux derniers cas de violence conjugale meurtrière viennent rallonger la liste des féminicides survenus à Douala. Les chiffres de l’Institut National de la Statistiques font état d’une vingtaine de cas, de janvier 2023 à nos jours. Dans la même période, sur l’ensemble du territoire camerounais plus de près d’une centaine de femmes et jeunes filles dont plus de 80 pour 2023 et plus de 15 depuis le début de 2024, ont été soustraites de la vie, des suites de brutalité de leur époux et compagnon, de leur proche, ou d’agression perpétrée par des personnes non identifiées. Dans ces différentes catégories, on a encore en mémoire les cas de l’enseignante de Mokolo égorgée par son mari après une discussion, de la journaliste tuée et découpée à Yaoundé par son fils, ainsi que de la dame retrouvée morte dans une broussaile à Bafia.
En mai de l’année dernière, lors du lancement d’un plaidoyer pour l’adoption d’une loi-cadre spécifique, la ministre de promotion de la femme et de la famille Marie Thérèse Abena Ondoa soulignait pour le décrier, qu'”il ne se passe plus de semaine, sans qu’on n’évoque un cas de crime rituel, de féminicide, de viol ou autre maltraitance ayant entrainé la mort d’une femme ou une jeune fille”. La cofondatrice et présidente de l’association de lutte contre les violence faites aux femmes, Elise Pierrette Mpoung Meno, await souligné à l’occasion, que “les tableaux sont plus horribles les uns que les autres. Les femmes sont devenues de la boucherie pour les insatisfaits, les aigris, les mal dans la peau”.
Eric François Bekolo







