L’intelligence artificielle (IA) fait des progrès fulgurants, offrant de nouvelles possibilités, notamment dans le domaine de la création de “deepfakes”. Cette technologie permet de reproduire les visages et les voix des personnalités, y compris politiques, et peut être utilisée pour produire de fausses informations.

Les campagnes électorales sont une cible de choix pour les “deepfakes”. En effet, ils peuvent être utilisés pour diffuser de fausses informations, ternir la réputation des candidats ou influencer le vote des électeurs. L’élection présidentielle américaine de 2020 a montré l’ampleur de cette menace, avec la diffusion de “deepfakes” représentant Donald Trump et Hillary Clinton dans des situations compromettantes.

Pour essayer de pallier à cette situation alarmante, Le Digital Services Act (DSA) prévoit des amendes importantes pour les plateformes qui manquent à leur devoir de modération. Cependant, ce dispositif risque d’être insuffisant face à la propagation rapide des deepfakes. La justice intervient généralement après coup, laissant le temps aux fausses informations de se répandre. Sous la pression de la Commission européenne, les géants de la tech ont annoncé vouloir étiqueter les images générées par l’IA. Meta, notamment, a rencontré les équipes des candidats aux élections européennes pour discuter de ce risque. Les plateformes sont conscientes de l’enjeu, car une déstabilisation du scrutin pourrait avoir un impact significatif sur leur réputation.

Des conséquences néfastes pour la démocratie

Les élections européennes de juin prochain feront figure de test grandeur nature pour la lutte contre les deepfakes. Avec 370 millions d’électeurs appelés aux urnes, ce scrutin constituera un défi majeur pour les plateformes et les autorités. Ainsi, l’utilisation de “deepfakes” dans les campagnes électorales peut avoir des conséquences néfastes pour la démocratie. Notamment, la perte de confiance dans les informations. Ils peuvent éroder la confiance du public dans les informations, rendant difficile de distinguer le vrai du faux. Ils peuvent également influencer grandement le vote des électeurs. Les “deepfakes” peuvent être utilisés pour manipuler les électeurs, en créant de fausses déclarations ou en discréditant les candidats.

Aurore Mbango