Achille Mbembe, un intellectuel distingué, se voit attribuer le prix Holberg 2024 , ce 14 Mars pour son apport remarquable aux domaines des arts, des sciences humaines, du droit et de la théologie.

La cérémonie de remise des prix, fixée au 6 juin à l’Université de Bergen en Norvège, célèbre ses travaux explorant les rapports entre décolonisation, racisme, souveraineté, frontières et technologie.

Pionnier de concepts novateurs comme la “post colonie” et la “nécro politique”, Achille Mbembe marque de son empreinte le débat académique mondial. Ses ouvrages, traduits en 16 langues et enseignés dans diverses universités internationales, notamment en Allemagne, au Brésil, en Italie et aux États-Unis, tels que “Critique de la raison nègre” et “Sortir de la grande nuit : Essai sur l’Afrique décolonisée”, sont salués pour leur pertinence. Son dernier livre, “La Communauté terrestre”, explorant les cosmogonies africaines, récolte un intérêt grandissant.

Né le 27 juillet 1957 au Cameroun, Mbembe incarne un chercheur aux horizons multiples, ancré dans les domaines de l’histoire, de la politique et de l’éducation universitaire. Son enfance à Malandè, proche d’Otélé, lieu stratégique reliant Douala à Yaoundé, a inspiré ses premières critiques envers l’Église catholique camerounaise et son pouvoir.

Conduit à l’exil, il commence sa trajectoire à Harare auprès des exilés de l’ANC, pour ensuite s’établir à Paris et mener des études à la Panthéon-Sorbonne, sous la tutelle de Catherine Coquery-Vidrovitch. Sa thèse portant sur le nationalisme camerounais confirme son rôle majeur dans la recherche et la réflexion critique sur ces sujets brûlants.

Teclaire Yetna