Journée internationale de la femme: Zoom sur le quotidien d’une femme agent mortuaire à Douala
Pour la 39e édition de la journée internationale de la femme, la rédaction porte un regard attentif sur Alida. Une femme de 45 ans, agent mortuaire résidante à Akwa-Douche, dans le 1er arrondissement de la métropole économique. Mariée, mère de deux enfants, Alida partage son vécu empreint de défis et de préjugés liés à sa profession peu conventionnelle.
Alida, résiliente et déterminée, partage les obstacles qu’elle affronte en raison des perceptions négatives entourant son travail. “Travailler à la morgue peut susciter des regards accusateurs et des paroles blessantes dans mon quotidien”, confie-t-elle. Malgré ces jugements, Alida défend avec passion son métier, soulignant l’importance de son rôle dans l’accompagnement des familles en deuil et dans le processus de deuil.
Le secteur funéraire, souvent entouré de mystère, propose des tâches variées et essentielles. En tant qu’agent de chambre mortuaire, Alida assume des responsabilités complexes, allant de l’enregistrement des défunts à l’assistance lors des autopsies. Son rôle va bien au-delà du traitement des corps, incluant un soutien crucial aux proches du défunt et une présence réconfortante dans des moments difficiles. Alida a choisi ce métier de façon délibérée, animée par une vocation profonde. Elle explique : “J’ai toujours voulu aider les autres dans les moments les plus difficiles de leur vie. Travailler dans une morgue, pour moi, c’est offrir du réconfort et de la dignité aux défunts et à leur famille.”
Dans un aspect plus personnel, Alida partage les réactions familiales.
Lorsque ses enfants ont découvert sa profession, les réactions initiales ont été teintées de surprise et d’incompréhension. Yannick, le plus jeune a exprimé des interrogations et des peurs face à ce métier singulier. Alida relate : “Au début, mes enfants étaient perplexes. Ils se posaient des questions, mais j’ai pris le temps de leur expliquer avec douceur et transparence le sens de mon travail. Aujourd’hui, ils comprennent et respectent ma décision.” Son mari, après une période de compréhension, l’a pleinement soutenue. “Mon mari est mon pilier, il m’a encouragé à suivre ma voie et à rester fidèle à mes convictions”, confie Alida avec gratitude.
Toutefois, sa belle-famille, notamment son beau-père, manifeste toujours des réticences envers son choix professionnel, créant des tensions au sein de la famille. Malgré les défis et les critiques auxquels elle est confrontée, Alida incarne la détermination et la dignité des femmes qui choisissent des voies moins conventionnelles pour servir leur communauté. Son histoire met en lumière l’importance de l’acceptation et du respect face aux choix de carrière individuels, même lorsque ceux-ci détonnent des normes établies.
TECLAIRE YETNA