Douala : Tension entre les usagers et les transporteurs ayant augmenté le coût du trajet pour faire face à la hausse des prix des hydrocarbures carbures
Le 05 Février dernier, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a lancé un appel aux syndicats des transports urbains, périurbains et interurbains pour revoir les augmentations arbitraires des tarifs de transport. Cependant, cette démarche semble jusqu’ici peu fructueuse et crée des tensions croissantes.
Suite à la récente hausse des prix du carburant, de nombreux conducteurs de taxis et de motos ont unilatéralement décidé d’augmenter les coûts de déplacement dans la ville de Douala, provoquant des perturbations à toute heure de la journée. Cette augmentation impacte directement des usagers comme Achille, un jeune entrepreneur à Bonanjo, qui exprime sa frustration : “C’est devenu terrible. Quittant de Carrefour Zacheman pour Bonanjo en taxi, je dois maintenant débourser jusqu’à 600 F, alors que le trajet est goudronné. Cela signifie que je travaille essentiellement pour payer les trajets.”
Les plaintes ne se limitent pas à une seule catégorie de transport. Même les “Benskineurs” ont doublé, voire triplé, leurs tarifs, exacerbant la situation pour de nombreux usagers qui n’hésitent pas à réagir. Visage tendu, bras croisés, et le pied droit tapant sur le sol, c’est d’une voix véhémente que Judith, commerçante, nous relate sa mésaventure alors qu’elle se rendait à son lieu de travail. “Quittant de Ndokotti pour Ndogpassi 14e, je paie d’habitude 200 F. C’est vrai qu’on n’avait pas discuté du prix lorsque je suis montée sur la moto de Benskineur, mais j’ai failli exploser quand une fois arrivée à destination, le conducteur m’a rendu 100 F après que je lui ai remis 500 F, sous prétexte de l’augmentation du prix du carburant. Si le tarif était passé à 300 F, j’aurais pu comprendre. Mais le double, j’ai dit non.”
Malgré l’évidence de l’impact financier sur les usagers, il est crucial que les conducteurs évitent de profiter des hausses de prix. C’est également l’opinion de papa Théo, témoin de la scène, soulignant la nécessité d’équité : “Les prix peuvent certes augmenter, mais il est essentiel que les conducteurs soient justes et honnêtes dans leurs ajustements tarifaires.” En dépit de l’avertissement du ministre du Commerce et des discussions en cours pour évaluer les impacts des hausses tarifaires, certaines pratiques des transporteurs continuent de soulever des inquiétudes quant au respect des accords et des normes établis dans le secteur du transport à Douala.
Teclaire Yetna
