ils ne sont plus autorisés de circuler après 18h.À Bamenda, une ville touchée par la crise dite anglophone, le maire a pris une mesure sécuritaire. Paul Achombong a décidé d’interdire la circulation des mototaxis après 18 heures. C’est en réponse à une série récente d’attaques et d’enlèvements perpétrés à moto.

Si Sandra, une résidente, comprend cette mesure, elle constate néanmoins son impact sur la vie quotidienne : “C’est mieux pour la sécurité, car c’est à moto que des actes horribles ont été perpétrés ici à Bamenda. Mais cela complique énormément les déplacements. Pour beaucoup de gens, seuls les motos permettent de rentrer le soir dans des quartiers où les taxis ne peuvent pas aller”, explique la dame.

Cette interdiction intervient au lendemain d’une attaque survenue le 25 novembre dans un bar de la ville, causant le décès d’au moins cinq personnes lors d’une rencontre avec un acteur nigérian. Cependant, pour Mayenin Ndi, président de l’association des motocyclistes de Bamenda II, cette décision est injuste et pèse lourdement sur l’économie locale. “Nous, les motocyclistes, nous avons des familles à nourrir. Cette interdiction paralyse l’économie. Nous souffrons. Nous ne sommes pas d’accord avec cette interdiction. (…) Cette interdiction doit être levée”, se lamente et espère le syndicaliste.

En réponse, le maire de Bamenda, Paul Achombong , appelle chaque citoyen à faire preuve de patience et de responsabilité, soulignant que cette décision vise à maintenir la sécurité publique face aux actes de violence et aux enlèvements, souvent perpétrés par des individus fuyant à moto. Il appelle à une prise de conscience collective sur la nécessité de surveiller et de réguler leurs activités dans l’intérêt de la sécurité de tous.

Cette décision a entraîné des changements dans les habitudes des habitants, les incitant à quitter le travail plus tôt ou à entreprendre des trajets pédestres plus longs pour rejoindre leur domicile.

Teclaire Yetna